Final Fantasy IX

Test

Le 19 octobre 2008 à 12:43 par Sacha 0 commentaire
Final Fantasy IX - Bandeau

Dernier opus à voir le jour sur Playstation, Final Fantasy IX n'entend pas révolutionner le monde du jeu vidéo, mais plutôt à rassembler les caractéristiques qui font un grand RPG tout en les peaufinant à la perfection. Après deux épisodes à l'ambiance résolument sérieuse, Squaresoft nous offre ici un jeu beaucoup plus humoristique tout en restant tragique par moments, qui vise à séduire aussi bien les fans de la première heure que les novices. Le monde que Final Fantasy IX nous propose d'explorer a bénéficié d'un soin extrême, tant au niveau des décors que des musiques, tout comme les personnages, qui ont chacun leur personnalité propre. Oubliez donc tout ce qu'ont pu vous faire vivre les RPG, et découvrez le soft qui reste encore aujourd'hui un archétype du genre.

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Une histoire de sentiments

L'aventure commence avec Djidane, un jeune garçon de seize ans, membre des Tantalas, un petit groupe de voleurs en route vers Alexandrie qui projette de kidnapper Grenat, la fille de la reine. Nous sommes ici très vite dans le feu de l'action et dans ce monde enchanteur que l'on découvre petit à petit avec nos yeux ébahis. Le joueur est très rapidement amené à se poser des questions sur le scénario : pour quelle raison veulent-ils s'emparer de la princesse ? Comment leur projet va-t-il se dérouler ? Djidane est-il le seul à posséder une queue ? Bref, nous savourons les premiers dialogues avec avidité, impatients d'en savoir plus. Allègre et dragueur, le héros principal n'a rien à voir avec les personnages tourmentés et renfermés qu'étaient Cloud et Squall. Cependant, le scénario ne va pas se focaliser uniquement sur Djidane, bien qu'on ne puisse nier qu'il soit le héros principal.

Tour à tour, le joueur découvre Bibi, un petit mage noir maladroit, Steiner, le chef de la garde des Brutos dévoué à sa tâche, et Grenat, princesse timide qui cherche à s'affirmer. Tout ce petit monde fera plus tard la connaissance de Kweena, l'excentricité même, Freyja, traumatisée par la disparition de son fiancé, Eiko, dernière survivante de son peuple et Tarask, chasseur de primes au charisme indéniable. Tous ces personnages sont en proie à leurs propres conflits intérieurs, ils ne se lancent pas dans cette quête « puisqu'il le faut », mais véritablement pour trouver des réponses à leurs questions. C'est en cela qu'ils sont très vite attachants : ils servent l'histoire aussi bien qu'elle leur sert. Notons également l'apparition des ATE (Active Time Event) qui nous permettent d'assister à certains évènements mettant en scène nos autres personnages, lorsqu'ils ne sont pas avec celui ou ceux que nous contrôlons.
Les « méchants » de la série ne sont pas en reste : la folie de la reine Branet ira crescendo au fur et à mesure que l'on avancera dans l'histoire, Pile et Face sont parfaits dans leur rôle de bouffons, et la froideur des premiers mages noirs rencontrés pourrait presque nous glacer le sang. Kuja, quant à lui, n'en est pas moins démoniaque et calculateur à souhait...

L'humour est omniprésent, aussi bien dans les dialogues que dans les situations (les fans apprécieront les multiples clins d'oeil faits aux précédents épisodes de la série), mais cette aventure n'en sera pas moins émouvante, particulièrement lors des cinématiques. Vous l'avez donc compris, Final Fantasy IX fait la part belle aux sentiments humains, mais ce n'est là qu'une partie de l'immense génie de Squaresoft.

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Un univers riche à tous les niveaux

Dès la cinématique d'introduction, notre firme favorite fait un véritable étalage de ses capacités que ce soit dans la modélisation de l'eau, des personnages, des décors intérieurs et extérieurs et du vaisseau des Tantalas. Les capacités de la Playstation sont clairement poussées au maximum. Deuxième cinématique, deuxième claque : lumières, feux d'artifices, explosions, tout y est. Chaque cinématique nous en met plein la vue. De ce côté, Final Fantasy IX fait honneur à la série : aujourd'hui encore, les cinématiques restent superbes.
Les graphismes in-game sont tout aussi travaillés. Colorées et détaillées, chacune des zones visitées ne manquent pas de nous éblouir par leur beauté et leur originalité. Vous serez par ailleurs amené à explorer les lieux dans leurs moindres recoins, de nombreux objets étant cachés. N'étant pas visibles directement à l'exception des coffres, ils vous seront signalés par un « ! » qui apparaîtra dans une bulle au-dessus de la tête de votre personnage. Lorsque vous pourrez interagir avec l'environnement, c'est cette fois-ci un « ? » qui apparaîtra : un système simple qui nous évitera de nous acharner sur la touche « Croix » face à la richesse et au détail des endroits visités.

Le choix des développeur d'adopter un style plus enfantin pour les personnages se révèle excellent : les décors n'en sont que plus pittoresques et originaux. L'un des grands points forts de ce jeu est donc la variété des zones, mais également des personnages que vous allez rencontrer : nobles, paysans, mogs, etc. Les différentes « classes sociales » présentes ne se ressemblent aucunement et ajoutent encore à l'immersion du joueur. De plus, au travers des protagonistes, on découvre le monde par chacun de leurs points de vue. Par exemple, Bibi sera, tout comme nous, impressionné par la grande ville qu'est Alexandrie, tandis que Grenat la quittera pour tenter de se fondre parmi les humbles paysans. Il va sans dire qu'à la fin de l'aventure, vous connaitrez ce monde en long, en large, et en travers.

Les monstres divers et variés que vous allez affronter sont tout de même aussi bien détaillés que les paysages, ainsi que les décors des combats, fidèles à l'endroit dans lequel vous vous trouvez. Les personnages sont également bien modélisés, tout comme les différentes animations, armes et magies, sans parler des chimères et des transes. Les menus ne sont pas fabuleux mais ont le mérite d'être clairs. On regrettera que la carte du monde n'ait pas connu de réelle évolution : c'est à peu de choses près la même que ce que nous avons connu dans les deux précédents épisodes. Vous pourrez tout de même interagir avec, notamment grâce à la sous-quête qui met en scène votre chocobo. Là encore, votre fidèle destrier se révèlera très attachant et, de la même manière que vos personnages, cherchera à « évoluer ». Les musiques de Nobuo Uematsu, quant à elles, sont tout simplement magnifiques. Fidèles aux lieux, aux évènements et aux personnages, elles sont tour à tout entraînantes, inquiétantes, émouvantes, légères, j'en passe et des meilleures. Elles renforcent par ailleurs la cohérence du soft et ne manqueront pas de vous arracher quelques frissons.

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Du neuf avec du vieux

Ce jeu est déjà tellement génial qu'on oublierait presque de parler du gameplay. Nous en avons un aperçu dès le début grâce à ce bon vieux Baku. Ce qui marque tout de suite, c'est la lenteur de la barre ATB (Active Time Battle) qui signale le début du tour d'un personnage lorsqu'elle est remplie. Les moins patients d'entre-vous trouveront sans doute cela plutôt frustrant, en particulier lorsqu'ils chercheront leur chemin. Le retour des groupes de 4 combattants réduit cependant cette impression. Les compétences sont variées et nombreuses. Propres à chacun de vos personnages, elles témoignent une fois de plus de l'harmonie présente dans Final Fantasy IX et correspondent à leur personnalité. Djidane pourra par exemple apprendre la compétence « Galanterie », qui lui permettra de protéger les filles de votre groupe. Kweena, à l'apparence gloutonne, pourra manger ses adversaires (sous certaines conditions) pour apprendre des compétences. Si Steiner et Bibi sont dans le même groupe, Steiner pourra faire des attaques élémentaires avec l'aide de la magie de Bibi.

En ce qui concerne leur mode d'apprentissage, il est d'une simplicité enfantine. Chaque arme et pièce d'équipement possède une compétence que votre personnage pourra utiliser et apprendre lorsqu'il en sera équipé. A la fin de chaque combat, vous gagnez des points d'expérience, des gils, éventuellement des cartes pour le Tetra Master, mais également des points de compétences. Ce sont ces derniers qui vont vous permettre d'apprendre vos compétences. Vous pourrez suivre l'avancement de ces apprentissages dans le menu « Equipement ». Une fois une compétence apprise, vous pourrez l'utiliser sans avoir besoin de la pièce d'équipement qui vous a permis de l'obtenir, et ainsi passer à l'apprentissage d'autres compétences. Il est à noter qu'il y a deux types de compétences : les compétences « directes », utilisables lors des combats, et les compétences « de soutien », que vous choisirez dans le menu. Chaque personnage dispose d'un certain nombre de cristaux, qui augmentera avec son niveau, et qui vous permet d'assigner des compétences de soutien. Ce système ajoute sans conteste une dimension stratégique aux combats.

En plus de la barre d'ATB, vos personnages possèdent une barre de transe. Les dommages que subissent un personnage permettent de la remplir. Une fois qu'elle l'est, une aura entoure le personnage en question, et il peut alors utiliser des techniques spéciales. Djidane aura par exemple à sa disposition de puissantes attaques, tandis que Bibi pourra lancer deux sorts pour le prix d'un. Ce système est assez décevant à plusieurs niveaux. Tout d'abord, il est assez long d'entrer en transe. Lorsque le personnage est dans cet état, sa barre se vide à chaque fois qu'il fait une action, même si vous ne faites qu'utiliser un objet. Quand bien même la transe peut durer plusieurs tours, c'est assez frustrant. De plus, cet état ne peut durer qu'un combat, même si vous n'avez pas utilisé le personnage concerné. Malgré cela, votre cœur de manquera pas de bondir de joie lorsqu'une petite scène vous signalera la transe de l'un de vos personnages. En ce qui concerne les chimères, elles ne sont utilisables que par Grenat et Eiko, et s'apprennent de la même manière que les compétences. Certaines d'entre elles sont exclusives à l'une ou l'autre. Les chimères ne sont pas contrôlables dans Final Fantasy IX : lorsque vous ferez appel à l'une d'elles, vous pourrez savourer une petite scène correspondant à sa propre attaque, comme dans les précédents opus.

Un dernier mot sur les sous-quêtes et les mini-jeux, qui restent conséquents sans pour autant éloigner le joueur de la trame principale. On notera notamment le Tetra Master, jeu de cartes stratégique et prenant, ainsi que la chasse aux trésors avec Choco, votre chocobo, qui évoluera au fur et à mesure que vous avancerez dans cette chasse. Vous pourrez également faire le facteur pour les Mogs, qui au travers de leurs lettres vous en apprendront sur le monde de Final Fantasy IX. Les mini-jeux sont principalement basés sur le timing et les réflexes.

 

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Final Fantasy IX est donc sans conteste un chef d'oeuvre qui clôt avec brio la série sur Playstation. Disposant d'une réalisation de main de maître, d'un monde enchanteur et extrêmement cohérent, il vous tiendra en haleine plusieurs dizaines d'heures. Le statut de référence de Final Fantasy IX, qui se veut accessible tout en étant riche, n'est plus à prouver. Cet épisode est donc un must auquel il faut absolument avoir joué.

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Monde et personnages travaillés
Décors et musiques superbes
Gameplay efficace
Combats parfois mous