FFXIII Episode Zero : premier chapitre traduit

Le 16 octobre 2009 à 20:33 par Sacha 0 commentaire


Depuis quelques semaines, Square Enix met régulièrement en ligne les chapitres de Final Fantasy XIII Episode Zero -Promise-, la fameuse série de petites histoires écrites par Jun Eishima, destinées à introduire le scénario du jeu. Nous vous proposons aujourd'hui notre traduction du premier chapitre de la première partie, intitulée Encounter. Il relate la toute première rencontre entre Lighning et Snow. Comme vous pouvez l'imaginer, c'est loin d'être le grand amour.

Les chapitres suivants seront mis en ligne très prochainement. Bonne lecture à tous !

Elle savait qu'elle était encerclée, mais ni la panique ni la nervosité ne l'envahirent. Elle ne pensait qu'au gain de temps que cette situation apportait. « Comme on nous l'avait dit », murmura Lightning en tirant son épée de son fourreau. Il y avait plusieurs Bain-de-sang autour d'elle, des monstres mi-homme mi-poisson qui vivaient au bord de l'eau. Ce genre de créature aquatique se montrait bien souvent dans les faubourgs de la ville côtière de Bowdam. Les humains n'étaient pas les seuls à vouloir vivre à cet endroit et profiter de son climat, son cadre et son atmosphère : même les monstres semblaient s'y plaire.

Elle pouvait sentir la présence de quatre de ces horreurs couleur rouge cendre. Deux se trouvaient dans son dos. L'un d'entre eux tentait de s'approcher discrètement, préparant son assaut. Elle trancha à sa droite. Touché. Puis à gauche. Son épée étincela, reflétant son nom à travers les organes du Bain-de-sang. Deux de moins. Un autre se dirigeait vers elle. À cette vitesse-là, il ne représentait aucun danger. Elle poussa un petit soupir. Elle fendit l'air pour l'abattre, n'en laissant plus qu'un face à elle.

C'est alors qu'ils arrivèrent. Elle recula d'un bond. Un coup de fusil retentit, le Bain-de-sang explosa. Un de plus baignait dans ses propres fluides verts.

« Nous venons aider ! »

Elle entendit la voix d'une femme et le vacarme d'une moto-volante. Vous n'aidez personne, vous vous mettez juste en travers du chemin, pensa-t-elle, irritée. Mais Lightning ne s'intéressait déjà plus aux Bain-de-sang. Elle n'avait pas besoin de lever les yeux pour savoir que cette voix appartenait à une femme d'une classe sociale défavorisée. Le bruit de la moto laissait clairement entendre qu'elle avait été modifiée. Ce n'était certainement pas un engin conçu pour le marché public, ni un modèle militaire silencieux. C'était un son bien différent. Cette femme n'était ni une citoyenne, ni une soldate.

En réalité, ce n'était pas elle qui conduisait l'engin. C'était un homme aux cheveux bleus. Il était très jeune. Il portait un bon nombre de bijoux qui le faisaient sortir du lot, même vu de loin. Derrière lui était assise une femme aux cheveux noirs, tenant dans ses mains un énorme fusil. La moto descendit rapidement, laissant la femme sauter à terre. Elle tira à nouveau. Les deux derniers Bain-de-sang furent projetés en arrière, l'un après l'autre. Ils restèrent immobiles. Elle n'était pas mauvaise. Évidemment, elle avait tout de même gaspillé la moitié de son chargeur.

La moto tourna lentement autour de Lightning, et s'arrêta enfin. Celui qui conduisait savait ce qu'il faisait.

« Hé soldat, t'étais en mauvaise posture, non ? » La femme aux cheveux noirs mit son arme à l'épaule et sourit. Elle portait un décolleté plongeant. Lightning pouvait apercevoir un tatouage en forme de papillon sur le haut de son omoplate. Si l'homme était remarquable pour ses bijoux, on pouvait dire d'elle qu'elle n'hésitait pas à montrer son corps. Aucun d'eux n'était vêtu comme toute personne censée portant une arme devrait l'être. Tous ses bijoux ne feraient qu'entraver ses mouvements. Et un fusil aussi gros chauffait rapidement. Avec autant de parties du corps à l'air, elle était sûre de se brûler. Des amateurs, se dit-elle, avant de leur demander :

« Qui êtes-vous ? »

« Le gang Nora. »

Même si Lightning voulait paraître dure et froide, la femme n'avait pas l'air de le remarquer. Elle roulait ses yeux d'ambre, comme si elle était amusée.

« Si tu es un soldat de Bowdam, tu dois déjà avoir entendu parler de nous, non ? »

Quelle arrogance. Lightning aurait aimé savoir d'où elle tirait autant de confiance, mais elle n'avait pas le temps pour ça.

« Jamais, désolée », dit-elle sèchement, avant de tourner les talons. Elle les entendait discuter dans son dos.

« Mais... »

« Bizarre, j'aurais juré qu'on était plus populaires que ça. »

Elle se mit à marcher plus vite pour ne pas avoir à entendre plus longtemps leurs paroles. C'était tellement énervant. Ils s'étaient mêlés de sa mission, et ils croyaient l'avoir aidée. Elle ne supportait pas leurs manières, alors elle leur avait menti, mais elle se détestait pour cela aussi. Oui, elle avait menti. Déclaré qu'elle n'avait jamais entendu parler du gang Nora. Mais elle les connaissait bien. Elle avait entendu parler d'un petit groupe qui se servait d'un petit magasin sur la plage comme d'un quartier général. C'était en fait un café pour touristes, mais on y trouvait la plupart du temps des autochtones. Ce n'était pas pour autant le genre d'endroit populaire chez les jeunes étudiantes.

« Nous sommes comme des chats errants, c'est de là que vient notre nom. » Elle était encore plus énervée, maintenant qu'elle se rappelait de cela. Lightning prit son portable. Ne pense pas à des choses aussi futiles, se dit-elle. Appelle le Sergent-Major et dis-lui que la mission est accomplie. C'est la plus importante chose à faire pour le moment.

Il y avait déjà beaucoup de soldats au point de rendez-vous. Les Bain-de-sang n'étaient pas si loin que ça. Ça n'aurait pas été si facile contre des monstres plus rapides. Ils haïssaient les hommes et ne se montraient pas dans les quartiers résidentiels ou les quartiers d'affaires. Les faubourgs étaient une toute autre histoire. Pour les gens qui y vivaient, c'était un vrai problème. Un amateur pouvait s'occuper d'un monstre seul, mais ils avaient plutôt l'habitude de se déplacer en groupe. Ceux qui vivaient seuls étaient les plus puissants. En d'autres mots, il serait plus sage d'appeler l'armée immédiatement si on en croisait un. C'est un travail qui revenait généralement à l'unité de Lightning.

Des soldats vinrent à sa rencontre, la félicitant pour le travail accompli. Lightning cherchait son officier supérieur, mais il n'était pas bien difficile à trouver. On pouvait entendre le Sergent-Major Amoda de très loin. Elle se contenta de suivre la direction depuis laquelle provenait son rire.

Lightning fronça les sourcils. Amoda discutait avec des personnes qu'elle n'avait jamais vu auparavant. À côté d'eux se trouvait une moto-volante modifiée qui ressemblait beaucoup à celle que l'individu aux cheveux bleus conduisait. Qui donc était cet homme qui parlait au Sergent-Major avec tellement de familiarité ? Il semblait sûr de lui, même s'il étouffait de chaleur. Elle n'arrivait pas à savoir si c'était à cause de ses habits ou de sa façon de bouger. Mais il lui suffisait de le regarder pour remarquer qu'il était un leader.

Elle croisa son regard et le fixa avec intensité. Elle savait que c'était déplacé, mais l'homme avait un air suspicieux. Réalisant sa présence, Amoda se retourna. « Hé, Commandant, heureux de vous revoir. »

Voilà qu'il recommence, pensa Lightning, haussant les épaules. Il adorait ce genre de blague. « Commandant ? Qu'est-ce que ça veut dire, Sergent-Major ? », répondit-elle en insistant sur ses deux derniers mots. Avec le temps, elle avait appris à ignorer ses blagues. Évidemment, il était parfois nécessaire de riposter.

« Vous êtes bien le chef de ce raid, non ? » S'il avait décidé de se comporter comme ça, elle n'y pouvait rien. Elle soupira, et décida de l'ignorer.

« Qui est-ce ? » Elle reporta son attention sur le mystérieux personnage. Qu'on le regarde de près ou de loin, ça ne changeait rien. Il amenait des mauvaises nouvelles.

« Il fait partie du gang Nora, sergent. » Un jeune soldat s'était invité dans la conversation. « Vous n'avez jamais entendu parler d'eux ? »

Encore eux, se dit-elle, laissant presque transpirer son irritation. À peine sortis de mon esprit, ils reviennent en demander encore.

« C'est un groupe de vigilantes monté par des jeunes de la ville. » Il avait visiblement pris son silence pour de l'ignorance. Amoda ajouta, « Voici Snow, leur leader ». Elle ne tira de cette confirmation que peu de satisfaction.

« Salut. » Sa désinvolture l'énerva encore plus. Il ne peut pas être un peu plus poli ? se dit-elle.

« Voici le chef de notre assaut. Elle est peut-être jeune, mais elle est bonne. » Amoda toucha du bout des doigts l'épée de Lightning.

« C'est une épée qu'elle a eu récemment. Une Lame Flamboyante... ça ne doit pas vous dire grand chose, mais n'importe quel soldat saurait ce que ça signifie. »

« Sergent-Major, ce n'est pas la peine de... » Lightning savait où il voulait en venir et tentait l'arrêter, mais il l'ignora et continua sur sa lancée.

« C'est une épée qu'on ne donne qu'aux meilleurs soldats. En clair, ceux qui possèdent une épée comme celle-ci ont des capacités incroyables. Impressionnant, non ? » Il en fait un peu trop, pensa Lightning. Elle n'arrivait jamais à en placer une quand il se mettait à raconter quelque chose.

« Et la sienne est spéciale. Elle porte une inscription qui dit... Qu'est-ce que c'est, déjà ? 'Éclat blanc... prends mon nom.' C'est ça ? » Elle le corrigea dans son esprit, « Invoque mon nom ». Elle ne pouvait pas le dire à voix haute, c'était trop gênant.

« Et si on s'arrêtait là, vous voulez bien ? » Même si elle plaisantait à moitié, elle était contente d'entendre son officier supérieur parler d'elle comme ça. Mais il y avait bien une limite à tout. En particulier quand ce Snow la regardait dans les yeux en répétant « Vraiment ? » ou « Ouah, impressionnant ». C'était insupportable.

« D'accord, d'accord. » Amoda avait l'air déçu, mais il ria de bon cœur.

« Bien, bien. Alors c'est pour ça que notre sergent a pu finir aussi vite. Vous étiez déçu de ne pas avoir grand chose à vous mettre sous la dent encore une fois, non ? »

« Non, les monstres signalés ne sont pas les seuls à se pointer, vous savez. »

« Vraiment ? »

« Ouais, si on commence à les descendre, ils viennent les uns à la suite des autres. »

« Hé hé, je veux bien que vous les descendiez, mais n'en faites pas trop. » Il était d'accord, bien évidemment, et il acquiesçait de bon cœur. Des vigilantes ? se demanda Lightning. Laissez-moi rire. Juste un groupe d'amateurs qui croient détenir la justice au bout de leurs armes... Elle voulait leur dire ce qu'elle pensait d'eux, mais ça ne changerait rien. On ne peut critiquer que lorsqu'on peut s'attendre à une remise en question. Dans le cas contraire, c'est juste une perte de temps.

« Vous avez beaucoup d'énergie. Pourquoi vous ne rejoignez pas l'armée ? »

« Les règles et les uniformes ne nous conviennent pas, vous savez. » Pourquoi ce type persiste à dire des choses qui ne feront qu'énerver les gens ? Il me met hors de moi, fuma Lightning. Mais le Sergent-Major Amoda se contenta de rire, et lui répondit en le tapant dans le dos, comme s'il était un bon ami : « Fais attention à ce que tu dis. »

« Maintenant que les monstres sont éliminés, on va pouvoir y aller. » À ces mots, ils grimpèrent tous sur la moto.

« Ne vous faites pas attraper », leur cria le jeune soldat. Il avait à peu près leur âge et ils avaient l'air d'être amis.

« Les PSICOM ne sont pas comme nous, ils ne vous laisseront pas filer. »

PSICOM. Sécurité publique et renseignement. Le service secret de l'armée, qui ne prend que les meilleurs soldats. La force de sûreté travaille près du peuple, alors il y a une certaine entente. Mais pas avec les PSICOM. Non, ils ne laisseraient pas le gang Nora exister. Un groupe de simples citoyens ne s'en rendrait pas compte. Et tous les membres du gang se moquèrent des paroles attentionnées du soldat.

« Ça ira. On est plus forts que l'armée. » Les leaders seront des leaders, et les suiveurs resteront de simples suiveurs. Mais le jeune soldat n'y prêta pas attention et se contenta de répondre en rigolant, « Un peu trop sûrs de vous, hein ? ».

Lightning se dit qu'ils ne manquaient pas seulement de bon sens. Les ignorer et les oublier serait la meilleure chose à faire. Mais...

« Attendez. » Lorsqu'elle réalisa ce qu'elle était en train de faire, elle avait déjà attiré leur attention. Elle avait une chose à lui demander, juste une chose.

« Ton nom est Snow, c'est ça ? »

« Ouais ? » Se préparant à partir, il lui tourna le dos.

« Tu es celui qui tourne autour de ma petite sœur. »

« Petite sœur ? »

« Serah Farron. » Elle avait à peine fini de prononcer son nom que Snow avait déjà sauté de sa moto et se dirigeait vers elle.

« Alors c'est toi la sœur de Serah. Vos visages se ressemblent, mais vous avez l'air tellement différentes. » S'il semblait heureux, Lightning était complètement dépassée. On aurait dit un enfant qui avait trouvé un bonbon.

« Serah m'avait dit que sa sœur était un soldat. Je n'étais pas sûr que c'était toi, mais tu es vraiment sa sœur. » Il avait dit son nom avec tellement de familiarité que son irritation revint au galop. Elle allait lui crier dessus lorsqu'il lui tendit sa main.

« Heureux de te rencontrer ! Je suis Snow Villiers. » Sa main était énorme. C'était peut-être à cause de ses gants en cuir. Tendre la main alors qu'on porte des gants. Cet homme n'a pas de manières.

« Ne t'approche pas de ma sœur. » Elle l'ignora. Elle ne voulait pas lui faire plaisir.

« Pourquoi ? » Il regarda sa main, puis Lightning. Il n'avait pas l'air d'avoir compris.

« Je t'ai dit de ne pas t'approcher de ma sœur. » Snow retira sa main. Il avait enfin compris qu'elle n'en voulait pas. Il n'abandonna pas pour autant, et dit avec hésitation :

« Sinon quoi ? » Je n'ai pas besoin de lui répondre, je lui ai dit ce que j'avais à dire, pensa Lightning. Elle essaya de lui tourner le dos, mais son pied buta sur quelque chose.

Une noix de coco. Le genre de noix de coco qui pousse sur les palmiers de Bowdam. Si vous dites « palmier » à quelqu'un de la région, il pensera tout de suite à ces arbres. Ils poussent rapidement et font le bonheur des promeneurs. Mais leurs fruits sont différents de ceux des palmiers classiques : on ne peut pas les manger. Ils sont énormes, et qu'on les cuise ou qu'on les fume, ils sont immangeables. Comme cet homme, se dit Lightning.

« Sinon quoi ? » Elle posa le pied sur la noix de coco.

« Ne le fais pas. » Elle se craqua lentement les doigts. Elle n'avait pas prévu de se débarrasser de celui qui avait des vues sur sa sœur comme ça, mais elle n'y pouvait plus rien.

Soudain, le pied qu'elle avait posé sur la noix de coco n'avait plus de prise. Snow avait tapé dedans, lui faisant dessiner un arc dans les airs pour ensuite retomber dans sa main. Un gamin qui savait taper dans un ballon.

« Désolé, mais me frapper ne t'avancera pas. » Il pense qu'un coup de poing d'une femme ne lui fera rien ou qu'il n'a pas à écouter mon avertissement ? Les deux, sûrement.

« Parce que je suis têtu. » Il souriait à ces paroles, l'énervant encore plus. Elle lui tourna le dos et s'éloigna. Je ne l'aime pas, se dit-elle. Mêler des enfants à ses histoires et se prendre pour leur général... quel horrible personnage. Que peut bien lui trouver Serah ? Évidemment, elle le trouve juste intéressant. Elle ne l'aime pas vraiment. Évidemment.

« Sergent Farron, vous le connaissez ? »

Ils ne pouvaient pas avoir entendu ce qu'ils s'étaient dit, mais ils avaient dû les voir se disputer. Le jeune soldat avait l'air anxieux.

« Non, pas vraiment. » Elle ne le connaissait pas. Et elle n'avait pas l'intention d'avoir quoi que ce soit à faire avec lui. Pas seulement elle, mais Serah aussi.

« Je rentre. » Lightning repoussa ses cheveux et s'en alla.
Traduction anglaise originale par Lissar