Final Fantasy Tactics

Test

Le 15 mars 2009 à 11:01 par Sacha 0 commentaire
Final Fantasy Tactics
Sorti il y a plus de 10 ans au Japon et aux USA sur Playstation, Final Fantasy Tactics s'était enfin décidé à fouler le sol européen en octobre 2007. Sous titré pour l'occasion The War of the Lions, il nous est arrivé sous la forme d'un remake sur Playstation Portable. Pour certains, c'était un peu le retour du messie, mais pour d'autres, Final Fantasy Tactics était toujours le même jeu archaïque et compliqué. Que vaut alors réellement ce remake et son lot de nouveautés ?

La renaissance d'Ivalice

Forts de leur expérience au sein de la société Quest avec des jeux tels que Tactics Ogre, Yasumi Matsuno, Akihiko Yoshida et Hiroshi Minagawa rejoignent Squaresoft en 1995, avec pour but de créer un Final Fantasy à la sauce tactique, qui sortira deux ans plus tard. C'est ainsi qu'est créé Ivalice, monde à l'histoire et à la mythologie riches, qui a vu naître Vagrant StoryFinal Fantasy Tactics Advance, le non moins fameux Final Fantasy XII, et 4 autres jeux estampillés Ivalice Alliance. Parmi eux est dévoilé en décembre 2006 Final Fantasy Tactics: The War of The Lions.

Le jeu prend donc place dans Ivalice, royaume à l'ambiance médiévale dévasté par la Guerre de Cinquante Ans. Les nobles et les familles royales sont tenus pour responsables de cette guerre qui n'a mené à rien, et les révoltes paysannes sont fréquentes. L'économie ayant gravement souffert, nombreux sont les soldats renvoyés chez eux sans la moindre rétribution. Les rangs de la Corpse Brigade, une organisation terroriste, s'en trouvent ainsi renforcés. Le roi d'Ivalice Ondoria III, quant à lui, est gravement malade et incapable d'assurer sa fonction. Ayant perdu deux de ses fils, le prince Orinus, âgé d'un an, et la jeune princesse Ovelia, sa fille adoptive, sont ses deux seuls successeurs possibles. Mais ils ne sont que de simples instruments que vont utiliser deux grands ducs rivaux pour se disputer le trône. Ce sont par ces temps troublés que Ramza Beoulve, issu d'une famille noble et réputée, va vouloir faire ses preuves et honorer son nom. Il s'enrôle ainsi dans l'Académie de Gariland avec son meilleur ami Delita Heiral. Mais les évènements vont se bousculer pour les deux amis, qui vont très vite se retrouver au beau milieu des conflits qui secouent Ivalice.

Vous l'avez compris, Final Fantasy Tactics fait la part belle au scénario, qui est profond, tortueux et plutôt compliqué. Oubliez les histoires légères des Tactics Advance : ici trahisons, complots, machinations et autres bassesses sont légion. Les personnages sont tout aussi intéressants, et au travers de l'aventure vont être remis en question leur loyauté, leurs croyances et leurs motivations. Il est parfois difficile de suivre l'histoire tant les protagonistes sont nombreux et calculateurs, mais un journal des évènements tenu par Ramza vous permettra de mieux les comprendre, grâce à de petits résumés. Le joueur doit sans conteste faire un petit effort pour espérer s'y retrouver, mais le scénario n'en sera que plus passionnant et prenant ! Cette nouvelle version dispose par ailleurs de nouvelles scènes et de quelques nouveaux combats, qui éclaircissent certains points.

Un gameplay profond

Si vous ne vous êtes jamais essayé à un RPG tactique, sachez que les phases d'explorations sont inexistantes. Entre les phases narratives, vous n'aurez donc principalement que des combats à mener ! Ces derniers se déroulent sur une carte en trois dimensions en vue isométrique (comprenez par là que cela permet aux sprites de conserver leur taille lors des déplacements). Elle est constituée de cases sur lesquelles vous pouvez déplacer vos personnages, et vous permettent d'observer la portée de vos attaques. Suivant l'endroit du monde où vous vous trouvez, l'apparence de la carte sera évidemment différente, mais aussi ses caractéristiques, tels que les obstacles et le type du terrain.

Vous avez la possibilité de former un groupe de 24 combattants, soit 8 de plus que la version Playstation. Ce changement est le bienvenu, car les personnages recrutables qui ont un véritable rôle à un moment ou à un autre de l'histoire sont plutôt nombreux. Vous pourrez donc en plus de cela recruter des soldats moyennant finances, mais également lors des affrontements, pendant lesquels vous aurez la possibilité de leur faire changer de camp, si toutefois l'un de vos personnages connaît la compétence nécessaire. Vous pourrez en envoyer ainsi jusqu'à 5 au combat, et des « invités », contrôlés par l'IA, seront parfois présents. La bravoure, la foi, et le signe zodiacal de vos personnages, caractéristiques originales s'il en est, ont également un rôle pendant les combats. Ils jouent en effet sur la puissance et le taux de réussite des attaques et des sorts. Si la bravoure et la foi sont assez faciles à prendre en compte, pour les signes du zodiaque, c'est une autre paire de manches. Leur influence dépend en effet de la compatibilité entre les signes de celui qui agit et celui qui subit. Mais au final, à moins d'avoir une mémoire d'éléphant, retenir tout cela se révèle un peu compliqué, et l'on mène les combats sans s'en soucier.

Les affrontements ne sont pas toujours faciles, et cela particulièrement au début de l'aventure, où vous pourriez très bien vous retrouver devant un game over simplement par manque de chance. De plus, lorsque qu'un personnage est K.O., vous disposez de trois tours pour le remettre sur pieds, ou il disparaîtra à jamais. Ceci peut s'avérer assez frustrant, et pousser le joueur à recommencer le combat pour ne pas perdre l'un de ses précieux alliés. Même si la difficulté ira en décroissant au fur et à mesure que l'on avancera dans l'histoire, on aurait souhaité qu'elle ait été revue pour certains combats, tant à la baisse pour les premiers qu'à la hausse pour les derniers. Notez cependant que si les niveaux des ennemis des combats obligatoires sont fixés, ceux des combats aléatoires sont calqués sur ceux de vos personnages. Cela permet donc au joueur de progresser continuellement et de ne pas se retrouver bloqué, à condition de ne pas négliger ces affrontements ! Sur ce point, Final Fantasy Tactics est sans conteste une référence du RPG Tactique. Foncer dans le tas ne vous mènera à rien : préparation et réflexion sont de mise, car vos ennemis de vous feront pas de cadeaux. Il est plus que conseillé de lire le tutoriel présent dans le jeu, qui vous expliquera toutes les bases du gameplay. À vous ensuite d'élaborer des stratégies et de penser plusieurs tours à l'avance pour sortir victorieux des affrontements.

Qui dit guerre dit armée

Le système d'apprentissage est défini par des classes, appelées ici Jobs, à la manière des Final Fantasy III etV. Chaque action réalisée par un personnage lui rapportera de l'expérience et des Job Points (JP). Si l'expérience lui fera de gagner des niveaux, les JP augmenteront le niveau de son Job et vous permettront de lui apprendre les abilités associées. Chaque Job comporte en effet son lot de compétences, de réactions face à une attaque ennemie, de capacités de soutien et de mouvement. Étrangement, le nombre de JP nécessaires pour apprendre de nouvelles compétences et gagner des niveaux de Jobs à été globalement revu à la hausse... Sans compter les Jobs spéciaux inhérents à certains personnages de l'histoire, il n'y a pas moins de 22 Jobs à votre disposition, dont la plupart ne sont accessibles qu'en augmentant le niveau d'un ou plusieurs autres. Deux d'entre eux sont des nouveautés de la version PSP : Dark Knight et Onion Knight, et sont par ailleurs les plus longues à maîtriser. Autant dire que vous n'aurez pas vite fini d'en voir le bout !

Ajoutez à cela la possibilité de recruter des monstres et des chocobos lors des combats, toujours en ayant la compétence qui vous le permet. Les aptitudes de ces derniers sont définis et ne peuvent être modifiés, vous pouvez simplement leur faire gagner des niveaux. Par ailleurs, si vous possédez un mâle et une femelle, ils s'accoupleront d'eux-mêmes ! Des œufs apparaîtront alors dans le menu de votre partie, et un nouveau monstre vous rejoindra. Notez que ce système n'est pas anodin : il peut vous permettre, en élevant vos monstres, d'obtenir de précieux objets. Mais pour cela, il vous faudra les sacrifier grâce à la compétence Poach. Vous aurez ensuite accès à un magasin spécial dans certaines villes, qui vous vendra les objets en question, en fonction des monstres que vous aurez tués grâce à cette compétence.

C'est donc une véritable armée que vous pouvez constituer. Les possibilités sont quasiment infinies, et ce système s'avère rapidement très prenant ! Vous n'êtes donc pas prêt d'avoir le même groupe que votre voisin.Final Fantasy Tactics vous permet de mettre en place d'authentiques plans de combats par la composition et la préparation de votre groupe, grâce aux nombreuses classes et compétences proposées.

Des ajouts et des oublis

La grande nouveauté de ce remake, c'est évidemment l'ajout de cinématiques en cel-shading qui viennent ponctuer l'aventure. Originales et sublimes à souhait, elles sont un véritable régal pour les yeux. Et ce n'est pas simplement beau : le doublage anglais et la mise en scène sont particulièrement réussies, et méritent nos éloges. Square Enix prouve ici une fois de plus son immense talent lorsqu'il s'agit de cinématiques, dans un style très différent de celui auquel l'on est habitués. Malheureusement, notre firme favorite n'a pas jugé nécessaire de revoir les graphismes du jeu. Si l'ensemble était plaisant il y a 10 ans, ce n'est plus tellement le cas aujourd'hui. Les décors et les animations sont donc assez fades : les capacités de la PSP ne sont certainement pas exploitées au mieux. Si quelques détails ont été corrigés pour mettre à profit l'écran 16:9, on aurait souhaité que les développeurs s'attardent un peu plus sur l'aspect général du soft. Il en va de même pour certains bruitages et sons lors des combats, qui ne manqueront pas de faire grincer des dents. Par ailleurs, quelques ralentissements lors d'attaques et de magies persistent, tout comme de rares problèmes de caméra. Si l'on finit quand même par ne plus les remarquer, aurait-il été si dur d'effacer ces petits défauts ?

À l'inverse, la grande absente de ce remake, c'est la traduction française. Qu'on se le dise : la traduction anglaise, entièrement refaite pour l'occasion, est tout simplement magistrale. Pour les anglophones, c'est un réel plaisir d'assister aux nombreuses joutes verbales de l'aventure. Mais pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare, la compréhension sera difficile. En effet, l'histoire n'est pas si simple à assimiler, et la nouvelle traduction adopte désormais un style plus médiéval.

The War of the Lions accueille par ailleurs deux modes multijoueurs. Le premier vous propose d'affronter l'armée de votre adversaire. Le second, quant à lui, vous permet de jouer en coopération afin de venir à bout de missions spéciales, et ainsi obtenir de rares objets inaccessibles autrement ! Comme souvent sur PSP, le multijoueur n'est malheureusement accessible qu'en Ad-Hoc (soit en réseau local), et non sur internet.

Au final, Final Fantasy Tactics: The War of the Lions tient plus du portage que du véritable remake. Dans le fond, le jeu reste une référence incontestable du genre, au gameplay profond et à l'histoire passionnante. Mais dans la forme, il accuse le poids du temps : mis à part quelques détails, les cinématiques et la traduction anglaise remaniée sont les seules réelles innovations. La difficulté et la barrière de la langue n'aidant pas, nombreux sont ceux qui ne s'y essayent pas pour ces raisons. Néanmoins, ceux ayant joué à la version originale seront heureux de revivre cette aventure agrémentée de quelques ajouts qui sont les bienvenus, et les néophytes ravis de découvrir l'incroyable richesse de cet opus. Plusieurs dizaines d'heures de jeu palpitantes et captivantes n'attendent que vous, alors ne vous privez pas !

16
Richesse du titre
Cinématiques magnifiques
Quelques ajouts sympas
Pas de traduction
Graphismes d'époque
Difficulté parfois déconcertante