Lightning Returns : aperçu du jeu à Paris

Le 23 janvier 2013 à 21:53 par Bastien 0 commentaire


C'est dans le plus grand secret que Square Enix conviait la presse française et étrangère à une présentation exclusive de Lightning Returns: Final Fantasy XIII le 11 janvier dernier. Un évènement tout à fait exceptionnel pour deux raisons. Il s'agit tout d'abord de la première fois que le studio montre à autant de journalistes l'un de ses jeux à un stade de développement aussi précoce, seulement quelques mois après son annonce. C'est aussi, à ma connaissance, la première fois qu'un tel rendez-vous est organisé à Paris, en présence de professionnels venus de toute l'Europe, et du Japon si l'on inclue les deux journalistes de Famitsu qui accompagnent le réalisateur Motomu Toriyama et le producteur Yoshinori Kitase à chaque déplacement. Textures grossières, saccades et chargements devront être mis de côté aujourd'hui : ce sont le système de jeu et les grandes lignes scénaristiques que les deux hommes sont venus nous présenter. Préparez vos affaires, Lightning commence son dernier voyage.

Découvrez également l'interview de Kitase et Toriyama en cliquant ici.
Panique à LuxérionNaturellement, les deux hommes ne sont pas venus les mains vides. Avec eux, une démo jouable du titre dans son état actuel, parcourue en direct par le directeur de publicité. Nous sommes prévenus : il s'agit d'une version de travail, dont les textures sont sales et les saccades omniprésentes. Nous ferons abstraction de cet aspect ô combien important, pour se focaliser dans un premier temps sur le contexte scénaristique du jeu. Bienvenue dans le monde de Nova Chrysalia, que l'on connaissait jusqu'alors sous le nom de « Novus Partus ». Parmi les quatre régions qui le composent se tient l'imposante ville de Luxérion, capitale économique dans laquelle se déroulera toute la démo. Comme les autres zones, Luxérion est accessible en train, duquel Lightning descend, nouveau costume sur le dos, au début de cette séquence.

Très rapidement, la panique gagne la ville : une femme vient d'être poignardée, tandis qu'un autre corps pendu, heureusement factice, tombe du toit de la gare. Un accueil peu chaleureux, qui donne le ton de cette nouvelle aventure visiblement plus sombre. Lightning, accompagnée de Hope par liaison radio, débute son enquête et sa première quête, consistant à rechercher des indices. Pour cela, elle devra parcourir la ville et interroger les nombreux habitants qui se dresseront sur son chemin, les informations clés apparaissant en rouge dans les conversations. Une petite enquête assez classique en matière de RPG japonais, mais plutôt rafraîchissante et maligne pour se familiariser avec les autochtones. Comme la religion n'est jamais bien loin, notre héroïne découvrira rapidement qu'un groupuscule fanatique est à l'origine des récents meurtres survenus en ville. Débute alors une séquence inédite d'infiltration, toute proportions gardées, introduisant de nouveaux gestes de couverture. La déesse comprendra bien vite qu'un code est nécessaire pour s'introduire dans leur repaire ; elle repart alors enquêter en ville, sautant de toits en toits, avec la grâce qu'on lui connaît. C'est stoïque qu'elle se dressera devant un chiffre entouré d'un étrange halo obscure. Là, Noel Kreiss apparaît, puis prend la fuite sans plus d'explication.


ATB puissance troisRapidement, le premier combat s'engage et les nouveautés conçues par les développeurs se dévoilent. À commencer par la personnalisation, qu'ils avaient promis plus poussée. À première vue, la promesse est tenue, si bien qu'on se retrouve face à un choix impressionnant de costumes, de compétences, d'équipements, d'objets décoratifs... Lightning perd un peu de son identité, c'est le prix à payer pour gagner cette liberté réclamée corps et âmes par les joueurs. On notera quelques options de personnalisation amusantes, comme un bouquet de fleurs en guise de bouclier. On fait confiance à Square Enix pour produire une avalanche de DLC payants à ce sujet. Dans l'arène, tout a changé. Le joueur a désormais le contrôle sur les moindres faits et gestes de son héroïne : Lightning se déplace au moyen de stick analogique gauche. Comment, alors, sélectionner les commandes et combattre ses adversaires ? Oubliez les menus, Lightning Returns est un Action RPG, à ce titre, les attaques sont associées aux quatre touches de la manette. Attaque physique, magie, garde... tous les ingrédients sont là pour permettre de définir un style de combat particulier. Trois styles en fait, proches de ce que les deux précédents épisodes ont introduit avec les Stratégies, auxquels associer un costume et des techniques.

Trois, c'est peu, mais suffisant pour adapter les coups et les tenues aux ennemis à affronter pour ainsi jouer avec leurs faiblesses, la foudre dans le cas du béhémoth à affronter dans la quête annexe servant de prétexte à cette démonstration. Bien entendu, les trois rôles peuvent être mobilisés face aux ennemis, une simple pression de gâchette permettant de changer de style. Vous commencez à comprendre l'utilité des trois jauges ATB indépendantes et colorées affichées à l'écran : elles représentent la quantité d'actions disponibles pour chaque rôle selon leur niveau de remplissage. Concrètement, quand Lightning endosse son rôle de Divinité, les jauges Enchanteresse et Cerbère se remplissent, pour permettre de nouvelles actions. Un nouveau système qui demandera de la dextérité et pas mal de stratégie. Et comme si ça ne suffisait pas, une autre ATB s'est glissée dans les phases d'exploration. Elle se consumera quand la belle effectuera des sprints. Pas très utile, pas très discret, pas très convainquant.


L'heure du grand voyageDepuis son annonce, Lightning Returns se montre principalement entre les murs de Luxérion, qui était une fois de plus la zone présentée dans cette courte démo jouable. Beaucoup de bonnes innovations ont été intégrées pour répondre aux demandes dans joueurs. La semi-liberté qu'offrait Final Fantasy XIII-2 semble avoir été poussée davantage. Les habitants sont nombreux, agissent, et suivent un rythme de vie qui leur est propre. Actifs en journée, discrets le soir, au repos la nuit : les cycles sont une contrainte importante quand on connaît la valeur d'une minute dans ce troisième épisode, mais ils confèrent au monde de Nova Chrysalia une âme que l'on aurait aimé trouver il y a trois ans sur Cocoon et Pulse. Cette sensation d'évoluer dans véritable microcosme passe aussi par la présence de nombreux commerces, là où Chocolina s'imposait comme le supermarché ambulant quelques années plus tôt.

Cerise sur le gâteau, Yoshinori Kitase et Motomu Toriyama nous réservaient, en fin de présentation, une séquence révélant les environnements que renferment les trois autres régions du jeu. Difficile de ne pas être enthousiaste à la vue de ces vastes décors pleins de charme. À commencer par les « Wildlands », contrées sauvages remplies de forêts, de villages primitifs et de hautes montagnes. L'esthétique est déjà exemplaire, la direction artistique incroyable. Les « Dead Dunes », elles, rappelleront forcément de bons souvenirs aux joueurs de Journey. Du sable à perte de vue sur lequel Lightning glisse avec une certaine élégance. Cette beauté cache bien entendu de sombres donjons, comme un ancien aqueduc, les vestiges d'un palais oublié ou des sombres ruines enfouies. Les dernières images levaient le voile sur un personnage révélé dans la presse depuis : Lumina, dont la ressemblance avec Serah n'est sûrement pas anodine. Noel, lui, semble profondément rongé par les ténèbres. Effrayés, les habitants le surnomment le chasseur obscure (« Shadow Hunter » dans la vidéo). Lightning, qu'il ne reconnaît pas, l'affronte alors dans un combat intense à la mise en scène très travaillée. Nous ne connaîtrons bien sûr pas l'issue de cet affrontement, qui sera probablement au cœur de la prochaine salve d'informations à paraître dans la presse japonaise.


C'est tout. Ou presque. Dernière annonce : une sortie prévue pour l'automne 2013, c'est à dire entre le 21 septembre et le 20 décembre prochains, sur PlayStation 3 et Xbox 360. D'ici là, les développeurs ont encore un travail colossal à fournir, notamment en matière de réalisation graphique, mais les ambitions de l'équipe sont à la hauteur de leurs compétences.