FFXIII Episode Zero : Friends, chapitre trois

Le 29 octobre 2009 à 16:36 par Sacha 0 commentaire


Le titre de la deuxième partie de Final Fantasy XIII Episode Zero -Promise- prend enfin tout son sens : ce troisième chapitre nous amène dans le passé de Hope, en visite scolaire dans la réserve naturelle de Sanles. Ses deux amis d'enfance y sont présentés : notamment Kai et Elida, puisqu'ils sont dans la même classe, mais aussi Hal. Concernant Sanles, les trois images ci-dessous en sont certainement des illustrations. Vanille et Sazh y combattent les fameux Flambos dont il est question ici.
Notez qu'avec cette traduction, nous en arrivons au même point que le site officiel japonais. Pour lire la suite, il faudra donc attendre qu'elle soit d'abord publiée par Square Enix !


Accéder à l'ensemble des chapitres de
Final Fantasy XIII Episode Zero -Promise- en français

Friends - Chapitre 3

À bord du vaisseau, tout le monde se mit à parler plus fort, l'excitation dans la voix. Au sol, de longues bandes de lumière se reflétaient sur le lac, brillants de mille feux. Toutes les variantes du vert coloraient la végétation. Ils venaient de survoler le quartier résidentiel de Sanles, qui se trouvait à côté de la plus grande forêt naturelle de tout Cocoon.

« C'est le lac Shela ? »

« Hé, c'est quoi ce gros arbre, là-bas ? »

« C'est une montagne, ça ? »

Les enfants parlaient tellement fort qu'on aurait dit qu'ils allaient briser les vitres de l'aéronef.

« Très bien, calmez-vous les enfants ! »

Les voix des professeurs recouvrirent celles de leurs élèves. Avec dix ans d'expérience derrière eux, ils n'avaient pas bronché, mais le personnel du vaisseau regardait les enfants avec désapprobation. Généralement, seuls des passagers qui avaient les moyens de payer le prix fort montaient à bord. Ce qui voulait dire qu'ils ne voyaient que des membres du Sanctum en voyage d'affaires. S'occuper d'enfants n'était pas dans leurs habitudes.

La réserve naturelle se trouvait dans une zone qui n'était accessible que par une entrée bien spéciale, pour laquelle ils devaient utiliser un vaisseau civil très récent. Ainsi, le personnel ne l'utilisait qu'une ou deux fois dans l'année, et ils n'y étaient pas habitués.

Le vaisseau descendit progressivement et le Lac Shela se rapprocha. On ne voyait plus que la surface du lac depuis les fenêtres, et les enfants commencèrent à s'exciter à nouveau. L'une des maîtresses tapa dans les mains et leva la voix, « Écoutez ce qu'on vous dit ! ». Tout le monde se tut.

« Le vaisseau atterrira dans quelques instants. Nous ne nous poserons pas à côté du lac, et le plate-forme d'atterrissage ne sera que temporaire. Ne vous éloignez pas. Si vous avez compris, veuillez lever la main. »

« D'accord ! » répondirent les enfants d'une seule voix, en levant la main. Hope entendit quelqu'un à côté de lui dire, « Oh, ouah... ». C'était Kai. Hope garda sa main levée et lui demanda doucement :

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« C'est vraiment difficile de se poser dans un endroit où il n'y a pas de piste d'atterrissage. »

« Oh ? »

« Et ce vaisseau est énorme, il faut être un pilote très expérimenté pour pouvoir se poser ici. »

Hope ne savait pas vraiment de quoi il parlait. Kai voulait être un pilote de l'armée depuis qu'il était petit, alors il savait tout sur ce genre de choses. Mais Hope n'y connaissait rien. Mais si Kai disait que le pilote était impressionnant, alors ça devait être vrai.

« De quoi vous parlez, tous les deux ? » demanda Elida. Elle était derrière Kai, penchée au-dessus de lui.

« Tu parles trop fort. » lui rétorqua Kai en fronçant les sourcils. Elida avait la plus belle voix de la classe, mais elle aussi la plus forte.

Ils s'étaient rencontrés quand ils étaient entrés à l'école primaire, à la cérémonie de début d'année. Ils s'étaient assis côte à côté, et également en classe, juste après. Ils étaient vite devenus proches. Ils faisaient toujours tout ensemble.

Leurs loisirs et leurs personnalités étaient complètement différents, mais ça ne les avait pas empêchés de devenir amis. Ils n'habitaient pas loin les uns des autres, et ils rentraient souvent de l'école ensemble. Hope et Elida étaient enfants uniques, mais Kai avait un petit frère, de trois ans son cadet. Il s'appelait Hal, et ils jouaient souvent tous les quatre ensemble. Année après année, ils se retrouvaient toujours dans la même classe. Même s'ils ne s'asseyaient pas tout le temps côte à côte, ils se retrouvaient toujours pour des sorties comme celle-ci, ou des choses de ce genre.

« Il dit que le pilote du vaisseau est vraiment impressionnant. » Hope s'était penché vers Elida pour le lui murmurer à l'oreille.

« Impressionnant ? Qu'est-ce qui est impressionnant ? » Elida se pencha encore plus. Kai allait le lui expliquer lorsque leur maîtresse leur tomba dessus.

« Hé, vous trois ! Arrêtez de parler et baissez vos mains. »

Ils étaient les seuls à encore lever la main. Ils les baissèrent rapidement, embarrassés, sous les rires de leurs camarades.

« C'est de votre faute ! » dit Elida en faisant la moue. À cet instant, le paysage arrêta de bouger. Il n'avait pas senti la moindre secousse à l'atterrissage du vaisseau. Hope n'y connaissait rien, mais il s'était bien rendu compte que le pilote était bon.

« Tu vois, pas mal, hein ? » remarqua Kai, comme si c'était lui qui avait posé le vaisseau.

La première chose que les enfants regardèrent en descendant, c'était ce qu'ils avaient sous les pieds. Ils n'avaient jamais rien vu de tel. Dans Palumpolum, il y avait des rues partout. Même dans les jardins, il n'y avait de la terre qu'à très peu d'endroits. Cette étrange sensation sous leurs pieds était surprenante, mais ce qu'il y avait autour d'eux l'était encore plus. C'était la première fois qu'ils voyaient autant de végétation.

« Écoutez attentivement ! Quelqu'un se rappelle des règles à respecter ? »

Tout le monde leva la main.

« Quelles sont les trois choses à ne pas faire ? Répétons-les tous ensemble ! »

« Ne pas courir, ne pas s'éloigner, ne pas pousser. »

« Très bien ! Vous n'êtes pas en ville, ici. On peut glisser et tomber très facilement, alors mieux vaut ne pas courir. Les monstres sont généralement tranquilles, mais si vous criez ou si vous faites trop de bruit, ils seront surpris et pourraient vous attaquer. Alors on reste silencieux, d'accord ? »

Ils avaient vu tout ça depuis qu'ils savaient qu'ils avaient été choisis. Les professeurs se doutaient bien que simplement leur dire de rester calmes ne suffirait pas, alors ils avaient décidé de le leur répéter encore et encore. Les soldats avaient déjà éloigné les monstres du chemin qu'ils allaient emprunter. Les seuls qui restaient étaient les plus inoffensifs, et on les dissuadait gentiment de se pas s'approcher des visiteurs.

Faire tout cela prenait beaucoup plus de temps que de tuer tous les monstres. Mais ils étaient étudiés, à Sanles, alors ils ne pouvaient pas se débarrasser d'eux. Le père de Hope le lui avait expliqué.

« Et il y a encore une chose importante dont vous devez vous rappeler. Il y a beaucoup de ravins et de falaises ici, et c'est très dangereux. Ils ont installé des plates-formes et des cordes pour nous, mais seulement à certains endroits. Ne vous éloignez jamais du groupe ! Ces chercheurs vont nous guider, alors écoutez bien ce qu'ils vous diront. Tout le monde a bien compris ? »

Ils levèrent tous la main, et Hope jeta un œil au chemin qu'ils allaient suivre. À travers les arbres, il pouvait voir des pentes escarpées et des rochers acérés. Il se sentait un peu nerveux à l'idée de marcher dans cet endroit "très dangereux".

Selon ce qui était prévu, ils allaient partir du Lac Shela jusqu'à la Passe de l'Arc-en-ciel, puis suivre un sentier dans la forêt avant de faire demi-tour. Une fois de retour au bord du lac, ils déjeuneraient et auraient ensuite du temps libre. Hope pensaient que seuls ceux qui voulaient suivre le groupe le feraient. S'ils ne le voulaient pas, ils devaient pouvoir rester ici.

Les rives du Lac Shela étaient magnifiques. Des fleurs de toutes les couleurs poussaient tout autour. Un peu plus loin se trouvaient des arbres énormes, leur ombre synonyme de fraîcheur et de tranquillité.

Hope préférait jouer à l'intérieur. Il aimait jouer chez lui, ou aller chez Kai pour regarder des photos d'armes et de machines de l'armée. Mais comme Kai et Elida aimaient tous les deux s'amuser dehors, ils ne restaient à l'intérieur que les jours de pluie, ou quand Hal était trop malade pour sortir.

« Très bien, nous allons faire des groupes par classes. Le chemin est étroit, alors marchez à la queue leu leu ! »

Chaque classe avait un chercheur pour la guider. Contrairement aux professeurs, ils n'avaient pas l'habitude de lever la voix. Ils avaient tous un petit mégaphone.

La longue file d'enfants avança doucement. Ils étaient un peu moins de cent.

« Ces fleurs sont tellement jolies. » Elida tendit la main vers une fleur rouge pale, mais Hope l'arrêta.

« Tu n'as pas le droit. Ils ont dit qu'on ne doit pas toucher ou ramasser les plantes. Il paraît qu'il y en a qui donnent des rougeurs. »

« Je le sais. Je veux juste prendre une photo. » dit Elida en sortant un petit appareil photo de sa poche.

« Je me demande si une photo d'une fleur plairait à maman... »

Hope prit son propre appareil photo jetable. Les clichés seraient envoyés instantanément, ce qui était vraiment incontournable pour des sorties comme celle-ci. Ils n'avaient pas autant de mémoire que les appareils photo normaux, mais une fois qu'elle était pleine, les données étaient transmises automatiquement au terminal le plus proche. Ensuite, le jour-même, les photos étaient envoyées au domicile de celui qui les avait prises. C'était parfait pour les enfants susceptibles de faire tomber leur appareil photo et de le casser, d'autant plus qu'ils étaient faits pour être jetés une fois utilisés. Pouvoir utiliser toute la mémoire en une journée était également très pratique.

Hope prit la fleur rouge pale en photo. Il photographia aussi la fleur blanche qui se trouvait à côté. Ses fines pétales s'envolèrent dans la brise. Il le prit en photo également. J'espère qu'elles ne sont pas ratées, pensa-t-il. On ne pouvait pas voir des fleurs pareilles en ville. Et il n'y avait pas que ça. Les monstres qu'il pouvait voir au loin ne faisaient qu'ajouter au charme de Sanles.

Hope était presque en transe, mitraillant le paysage avec son appareil photo. Il ne se rendait même pas compte qu'il était en train de grimper une colline.

« Hé, tu ne trouves pas qu'il y a... une odeur bizarre ? » lui dit Elida. Hope l'avait remarqué aussi, quand ils avaient quitté le bord du lac pour s'engager sur le chemin.

« Ça sent comme, beh, un médicament. » Kai renifla l'air et grimaça.

« Non, pas comme un médicament. Plutôt comme des herbes, non ? »

« Ouais, c'est un peu comme le genre de truc que papi boit. »

La chercheuse qui se trouvait devant eux, entendant leur petite conversation, se retourna et leur sourit.

« C'est l'odeur de la nature. De la terre et de l'herbe. »

Tous les enfants s'échangèrent des regards. Il y avait de la terre en ville. Ils avaient des pots de fleurs, et d'autres plantes qui poussaient ici et là. Mais ils n'avaient jamais rien senti de tel.

« La terre qui n'a pas été traitée ou purifiée a cette odeur. Les plantes qui poussent ici ont elles aussi une odeur bien particulière. »

Quand on y pense, c'est vrai que les fleurs ont aussi une odeur différente, pensa Hope. Pas aussi différente que ça, mais plus forte. Il s'était juste assez rapproché pour les prendre en photo, mais leur doux parfum était arrivé jusqu'à lui. Ça l'avait surpris.

« Regardez ! Un monstre ! » cria quelqu'un. Il vit quelque chose ramper au bord d'un ravin. C'était translucide et spongieux. Quel monstre étrange.

« C'est un Flambos Végétal. Son espèce génétiquement modifiée est comestible, vous savez. »

Choqués et incrédules, les enfants protestèrent.

« Je ne pense pas que je vais vous raconter ce qu'on en fait. Ce serait bête que certains d'entre vous soient dégoûtés et n'en mangent plus. » Elle cligna de l'œil en riant.

Leur sortie était sur le point de se transformer en débat sur quel genre de nourriture on pouvait bien faire avec un Flambos Végétal, lorsqu'ils atteignirent la Passe de l'Arc-en-ciel. La chercheuse l'avait probablement à l'esprit lorsqu'elle avait commencé à parler de ces monstres comestibles.

Lorsqu'ils arrivèrent en haut de la passe, le paysage balaya toutes leurs interrogations sur le sujet. Un énorme arc-en-ciel s'étendait devant leurs yeux, et la lumière du soleil transperçait les nuages. Il entendit le cliquetis d'un appareil photo. Ce fut comme un signal : tous les enfants se souvinrent qu'ils en avaient un. Ils ne perdirent pas une seule seconde de plus.

« Il y a beaucoup de jolis endroits, alors faites attention à ne pas utiliser toute votre mémoire. »

Sur ces paroles, les cliquetis s'arrêtèrent net. Hope avait dû se faire violence pour arrêter de faire des photos. Il avait utilisé presque toute la place qu'il avait.

« Si seulement j'avais pu amener un deuxième appareil photo. » dit Elida tristement. Ses camarades devaient sûrement se dire la même chose. Mais ils n'avaient droit qu'à un seul appareil par personne, c'était la règle.

« Très bien les enfants, regardez par ici. » La chercheuse parlait dans son mégaphone. Elle avait attendu qu'ils finissent de faire leurs photos pour commencer son discours.

« Comme chacun le sait, le climat et la météo de Cocoon sont contrôlés par le fal'Cie. Habituellement, il ne prévient pas les humains du temps qu'il fera. »

Mais il y avait des exceptions. Pour les tempêtes, la foudre, du vent très fort ou d'autres situations de ce genre, le fal'Cie avertissait le Sanctum, qui à son tour prévenait les citoyens pour qu'ils puissent se préparer. Les annonces du fal'Cie étaient toujours correctes, il ne faisait jamais d'erreur.

Il suffisait de les comparer aux soi-disant "prévisions" des humains, qui récoltaient des données sur les changements climatiques. Elles étaient généralement assez précises, mais ça ne restait que des prédictions qui étaient parfois erronées.

« Contrairement au reste de Cocoon, la météo de Sanles est contrôlée par son propre fal'Cie. C'est parce que nous étudions les effets de la pluie, du vent et d'autres phénomènes climatiques sur les monstres et les plantes. »

Elida leva la main, voulant poser une question.

« Est-ce qu'il y a des monstres qui n'aiment pas la pluie ? »

Elida déteste la pluie. Ça doit être pour ça qu'elle a pensé à cette question.

« Bien sûr. Mais il y en a aussi qui adorent la pluie. »

Elida fit la moue, comme si elle aurait préféré ne pas avoir posé cette question. Hope et Kai ne purent s'empêcher d'étouffer un rire.

« Ce n'est pas au programme, mais au-delà de cette falaise se trouve une vallée où nous observons les monstres qui aiment la pluie et ceux qui la détestent. Nous contrôlons la pluie dans cette zone pour voir de quelle manière ils réagissent. C'est aussi pourquoi on voit très souvent des arcs-en-ciel d'ici. »

Papa avait dit que c'était la lumière qui se réfractait sur les particules d'eau dans l'air qui formait les arcs-en-ciel, non ? se demanda Hope. Je devrais lui poser des questions sur ces Flambos comestibles. Il devrait en savoir quelque chose.

« Bien, nous allons continuer. Droit devant se trouve la "Passe de l'Arbre Ombragé". Il y a beaucoup de plantes rares qui détestent la lumière du soleil là-bas. Mais le terrain est très glissant, alors faites attention lorsque vous faites des photos. C'est tout. » dit la chercheuse, éteignant son mégaphone.

Ils formèrent une ligne à nouveau pour continuer sur le chemin. Ils avaient dû monter pour aller du lac jusqu'au sommet de la Passe de l'Arc-en-ciel, mais ils étaient maintenant sur une pente douce. Malgré tout, il était plus difficile de marcher ici. Hope ne s'était jamais douté que de l'herbe et de la terre mouillées pouvaient être aussi glissantes. Le chemin était plat, sans le moindre caillou, mais il faillit tomber à plusieurs reprises. Lorsqu'il tomba pour de bon, il se retrouva recouvert de terre. La description de la sortie leur avait dit "d'apporter des chaussures de marche, et des vêtements susceptibles d'être salis". Il comprenait maintenant pourquoi.

Il était content d'avoir gardé de la place sur son appareil photo. Photographier la faible lumière qui éclairait les rochers, ou l'herbe aussi transparente que du cristal, lui fit oublier sa fatigue.

Arrivés au bout du chemin, Hope prit une ultime photo. La lumière indiquant que les données étaient envoyées s'alluma, puis s'éteignit. Ce n'était plus qu'une boîte vide. La rangeant dans sa poche, il se sentit anxieux. Il n'avait plus rien à faire.

Sur le chemin du retour, la progression s'avéra encore plus difficile. Ses jambes étaient lourdes.

« Aah, on peut rentrer à la maison, maintenant ? » se plaignit Hope.

« Sérieusement. » dit Elida, essoufflée.

« Mais on aura du temps libre quand on sera arrivés au Lac Shela ! »

Kai était le seul qui avait encore de l'énergie. Apparemment, tomber par terre ne le dérangeait pas. Ses mains et ses habits étaient entièrement recouverts de terre.

« Tu devrais faire plus attention, Kai. Tu vas te faire mal. »

Il répondit que tout allait bien, mais il tomba en arrière. Imperturbable, il se releva et continua à marcher.

« S'il dit que tout va bien, alors tout va bien. » soupira Elida.

Après avoir déjeuné et s'être reposé un peu, Hope sentit sa fatigue disparaître complètement. Lorsqu'ils étaient revenus au bord du lac, il pensait qu'il ne voudrait plus jamais marcher.

« Qu'est-ce qu'on fait ? On a encore plein de temps. »

Ici ils pouvaient courir et crier autant qu'ils le voulaient, personne n'allait venir les gronder.

« Grimpons sur cet arbre, là-bas. Je veux prendre des photos d'en haut. »

« Tu n'as pas encore fini, Kai ? Normalement, tu prends toutes tes photos d'un coup. » dit Elida, surprise. Hope pouvait sentir que la situation allait dégénérer, alors il les sépara avant qu'il ne soit trop tard.

« On ne peut pas monter sur les arbres et les rochers. Si tu tombes, tu vas mourir. »

Quand Kai et Elida avaient une idée en tête, rien ne pouvait les dissuader de la mettre à exécution. C'était toujours Hope qui devait essayer de les arrêter.

« Alors, comment tu vas monter ? Je pense pas que tu y arriveras. »

« Mais je l'ai promis à Hal. Je lui ai dit que je prendrai une photo vraiment cool pour lui. »

Ah ouais, c'est vrai, se dit Hope. Hal voulait venir, lui aussi, mais il n'était même pas encore à l'école. Kai avait passé un long moment à essayer de le calmer et de trouver quelque chose pour le consoler. C'était sûrement pour ça qu'il lui avait promis cette photo.

« Alors pourquoi t'en as pas pris une à la Passe de l'Arc-en-ciel... ? »

« Je l'ai fait ! Mais ce n'est pas assez. J'ai pris les monstres en photo aussi, mais c'est pas assez cool non plus, tu vois ? Je veux en prendre du haut de cet arbre. »

« Mais tu peux pas. Pas de cet arbre. »

« Qui ne tente rien n'a rien. » répliqua Kai, en cherchant quelque chose dans sa poche. Il fronça les sourcils.

« Qu'est-ce qu'il a ? »

Kai ne répondit pas, vérifia ses autres poches. Hope se sentit soulagé.

« Quoi ? T'as pas perdu ton appareil, quand même ? »

Il regarda dans les poches de son blouson, puis dans son sac. Après avoir vérifié tous les endroits possibles et imaginables, il finit par laisser tomber. Hope et Elida pouvaient savoir ce qu'il ressentait simplement en regardant son visage.

« Il doit être quelque part par là, j'en suis sûr. » dit Hope.

Tout le monde était d'accord. Alors ils cherchèrent aux alentours, mais ils ne trouvèrent rien.

« Tu l'as pas perdu sur le chemin ? Tu n'arrêtais pas de tomber. » remarqua Elida en montrant ses genoux sales.

« Non, je l'avais avec moi quand on est revenus. Je me demandais si je devais reprendre l'arc-en-ciel en photo ou pas. Je sais que je l'avais avec moi à ce moment-là. »

Alors il devait être quelque part entre le bord du lac et la Passe de l'Arc-en-ciel. Mais ils ne pouvaient plus y retourner : le chemin avait été barré. Les chercheurs voulaient éviter les intrusions extérieures au maximum.

« Hé Hope, il reste de la place sur ton appareil ? »

Généralement, Hope finissait toujours par prêter le sien. Kai et Elida prenaient toujours deux fois plus de photos que lui. Hope leur disait qu'ils devraient réfléchir un peu plus avant d'en prendre, mais ils lui répondaient que c'était lui qui réfléchissait trop. Ils finissaient toujours par utiliser son appareil photo tous les trois.

Mais aujourd'hui, c'était différent.

« Désolé, les photos ont déjà été envoyées. »

Il était impossible de réfléchir avant de prendre des photos ici. Sanles était un endroit tellement magnifique. Que Kai n'avait pas fini d'en prendre était d'autant plus intriguant.

« Pour moi aussi. J'ai tout utilisé à la Passe de l'Arc-en-Ciel. » dit Elida.

Kai soupira.

« C'est fichu, alors. »

« Ne t'inquiète pas, je monterai mes photos à Hal. » Elida essaya de le consoler. « Hope aussi le fera. Ça devrait aller, non ? Il verra deux fois plus de photos. Je suis sûre qu'il sera content. »

Mais les photos arriveraient chez eux ce soir. Hal ne pourrait les voir que le lendemain, après l'école. Hope pensa à lui. Ils avaient l'habitude de jouer tous les quatre ensemble après l'école. Ça l'avait énervé qu'il soit le seul à ne pas pouvoir y aller. Il n'arrêtait pas de dire, « Pourquoi je peux pas venir ? »

Hal serait tellement déçu...

Non, ils devaient le faire. Ils devaient le faire, pour Hal.

« Allons le chercher. »

Kai et Elida furent pris au dépourvu.

« La Passe de l'Arc-en-ciel n'est pas si loin. On a qu'à chercher jusqu'à ce qu'on n'ait plus de temps libre. »

« Mais on est pas censés pouvoir y retourner. »

« Ça ira, il faut juste que personne nous voie. »

Ils échangèrent un regard. Ils n'auraient jamais imaginé que Hope dirait un jour une chose pareille.

« Mon père dit qu'il faut toujours tenir ses promesses, même si elles ne sont pas importantes. »

Il avait aussi dit que si on oublie une promesse faite à quelqu'un, l'autre personne s'en souviendra. Kai pouvait simplement dire qu'ils n'y pouvaient rien, et laisser tomber. Mais Hal aurait attendu toute la journée avec impatience pour rien.

« Allons le chercher. » répéta Hope. Même si Hal était plus petit, il était son ami. Elida ressentait la même chose.

« Ouais, sinon Hal sera très déçu. »

C'était décidé.
Traduction anglaise originale par Lissar