Episode Zero : Stranger, quatrième chapitre

Le 22 février 2010 à 00:00 par Sacha 0 commentaire


En guise d'introduction à ce chapitre de Final Fantasy XIII Episode Zero -Promise- (et même si ça n'a rien à voir), profitons-en pour continuer notre petite rétrospective musicale et anarchique de la carrière de Masashi Hamauzu. Après Unlimited SaGa, notre choix s'est porté aujourd'hui sur quelques extraits de la bande originale de Musashi: Samurai Legend (sorti en 2005 sur PS2), sur laquelle le compositeur avait travaillé en compagnie de Junya Nakano. Et après mûre réflexion, il n'est finalement pas vraiment nécessaire de commenter les trois morceaux que nous avons décidé de partager avec vous. Après tout, ces pistes parlent d'elles-mêmes. Masashi Hamauzu est un génie.


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Stranger - Chapitre 4

Même s'il y avait toujours autant de monde dans les rues, Vanille n'était pas aussi anxieuse qu'hier. Au contraire, elle se sentait calme et relaxée.

Elle ne voulait pas retomber sur les deux hommes qu'elles avaient rencontrées l'autre jour, alors Vanille avait suggéré de se tenir à l'écart de l'endroit où elles s'étaient trouvées. Fang l'avait assurée qu'il lui serait facile de se débarrasser d'eux si elles venaient à les revoir, mais elle avait tout de même accepté.

Hier, les rues étaient remplies de boutiques de vêtements et d'accessoires en tous genres, mais ici, c'était une véritable abondance de nourriture et de boissons.

« Regarde, regarde, ils vendent des légumes ! »

Les étals explosaient de vives couleurs vertes, jaunes et rouges. En y regardant de plus près, elles remarquèrent que les légumes étaient généreux et frais.

« Ça ne ressemble pas du tout aux légumes qu'on a mangés l'autre fois. »

« Mais ils ont l'air... Comment dire... Artificiels ? Comme si quelqu'un les avait fabriqués. Je me demande si on peut vraiment les manger. »

Les légumes étaient tous de la même taille et de la même forme, comme si on les avait clonés. Ceux qu'elles avaient cueilli dans le champ étaient en mauvais état et n'avaient pas de goût, mais il était évident qu'ils étaient supposés être mangés.

« Peut-être qu'ils ont une façon spéciale de les faire pousser. »

« Après tout, on est sur Cocoon. » Vanille les imaginait façonner un liquide coloré pour faire des légumes. Non, sûrement pas, se dit-elle en secouant la tête.

« Ils ne peuvent pas nourrir autant de gens avec des champs pathétiques comme celui qu'on a vu. »

« Cocoon est plutôt grande... »

« … Peut-être que j'arriverais à retrouver ma mémoire si on va ailleurs. »

Vanille ne répondit pas, tournant son regard vers la foule. Fang commençait à devenir impatiente, et elle le comprenait. Elle fixa Fang, sachant très bien ce qu'elle pensait. Cette fille était devenue une l'Cie à cause d'elles. Parce qu'elles prenaient trop de temps à compléter leur Tâche.

Mais c'était mal, Vanille savait que c'était mal. Fang n'était pas fautive. C'était Vanille. Elle soupira, puis leva la tête, sentant Fang se retourner derrière elle.

« Fang ? »

« Attends ici. »

« Attends ! » Mais elle ne réussit pas à l'arrêter à temps. Elle la vit seulement disparaître dans la foule. Elle n'avait pas d'autre choix que d'attendre son retour. Elle s'appuya contre un mur.

Les passants étaient en majorité des femmes, et la plupart avaient des enfants avec elles. Peut-être parce qu'on vendait ici de la nourriture, et qu'elles faisaient les courses pour leur famille. Mais en les regardant, Vanille se dit qu'il y avait quelque chose d'étrange et d'anormal. Et elle réalisa ce qui ne clochait pas : elles sortaient des boutiques les mains vides. Si certains n'avaient simplement rien acheté, ça ne pouvait pas être vrai pour autant de personnes.

Peut-être qu'ils se les font livrer, pensa Vanille. Sur Gran Pulse, on pouvait payer pour se faire livrer des articles trop lourds et trop grands. Mais pour des choses comme de la nourriture, ça ne se faisait pas. Alors peut-être... Ou alors, il y avait une toute autre explication.

Vanille, confuse, se contenta de secouer la tête.

« T'as attendu longtemps ? »

Vanille sentit quelque chose de froid sur son front. Elle sursauta et cria.

« Haha, désolée. » Fang sourit et lui tendit une canette. « T'es tellement nerveuse. »

« Je n'y peux rien... » dit Vanille, boudeuse. Elle prit la canette. « Où est-ce que t'as eu ça ? »

« Je l'ai achetée. »

Vanille regarda la canette, puis Fang. Où est-ce qu'elle a trouvé l'argent ? Elles ne savaient même pas ce qu'ils utilisaient pour payer sur Cocoon.

« J'ai utilisé ça. » Fang lui montra la carte qu'elles avaient récupérée hier. « Cocoon est un endroit tellement bizarre. J'arrive pas à croire qu'on peut avoir tout ce qu'on veut avec quelque chose comme ça. » Elle ouvrit sa canette et bu une gorgée, puis invita Vanille à faire de même. La canette était un peu étrange, mais il n'était pas difficile de l'ouvrir.

« Oh ! C'est bon. »

« Je leur ai dit de me donner la boisson la plus sucrée qu'ils avaient. »

Après les choses aqueuses et fades qu'elles avaient mangé récemment, il était presque incroyable pour elles de boire quelque chose qui était vraiment sucré. C'était merveilleux.

« Alors comment on achète des trucs avec ça ? »

« Je sais pas comment ça marche. J'ai juste fait la même chose que les autres. Eux. » dit Fang en pointant du doigt les gens qui se trouvaient dans un magasin. Vanille pouvait voir une femme qui avait une carte similaire à la leur.

« J'ai regardé comment ils faisaient pour deviner comment ça marche. »

« Alors ces deux types d'hier n'avaient vraiment pas d'argent. »

« Mais ils ont bien des pièces et des billets sur Cocoon. » Fang tourna le regard vers une autre boutique. Sa devanture était décorée de rose et de blanc. Une boutique de bonbons. Les enfants y rentraient et en sortaient en courant. Apparemment, les bonbons étaient aussi populaires sur Cocoon que sur Gran Pulse. « Les enfants utilisent des pièces. »

Elles remarquèrent que tous les adultes utilisaient une carte. Parfois, son possesseur appuyait dessus. Le marchand passait alors la carte dans une machine d'une forme étrange. Il leur semblait qu'il y avait beaucoup de manières différentes de l'utiliser.

« J'ai vu une boutique dans laquelle ils vendent des armes. Alors tant qu'on aura ça, on pourra en acheter. » Fang sourit de toutes ses dents. « On peut se battre. »

« Mais... » Ces deux hommes avaient été tellement faibles. Fang s'en était débarrassée à mains nues. Les poissons et les oiseaux étaient tout aussi pathétiques. Probablement toutes les créatures vivant sur Cocoon, les humains y compris, ne savaient pas se battre.

« On a été choisies comme l'Cie pour combattre Cocoon, non ? »

« Oui, mais... On n'a pas de raison de le faire, pour l'instant... »

« Ouais... C'est tellement tranquille ici. On a sûrement même pas besoin de se battre. »

« Oui. Ne nous battons pas. » Vanille hocha la tête. Sa propre voix lui semblait bizarre. Elle se demanda si Fang l'avait remarqué aussi.

« Mais en dehors de ça, c'est quoi, notre Tâche ? Si on ne trouve pas... »

Encore ça. On en revient toujours à ça, se dit Vanille en soupirant. Une voix interrompit ses pensées.

« Mais avant, si nous allions voir le fal'Cie ? »

Vanille et Fang se regardèrent.

« On pourrait juste aller à Euride pour notre dernier jour. »

« Mais plus le festival se rapproche, plus il y a de gens. »

« C'est vrai. »

Un groupe de vieilles dames toutes excitées passa à côté d'elles. Qu'est-ce qu'elles avaient voulu dire par « aller voir le fal'Cie » ? Et Euride ? Peut-être que c'était l'endroit où se trouvait le fal'Cie de Cocoon. Fang et Vanille se glissèrent derrière elles, essayant de passer inaperçues, pour pouvoir écouter la suite de leur conversation.

« Si on louait une voiture ? À nous toutes, ça ne devrait pas être trop cher. »

« Non, non. Le train ira très bien. »

Euride devait se trouver plutôt loin si elles songeaient à prendre le train pour s'y rendre.

« Il y a souvent des trains ? J'espère qu'on n'aura pas à attendre trop longtemps. »

« Allons nous renseigner à la gare de Bodhum. »

« Alors c'est d'accord ? Très bien, ma fille m'a demandé de lui acheter quelque chose ici... »

C'était tout ce qu'elles avaient à dire à propos du fal'Cie. Elles parlaient maintenant de ce qu'elles allaient acheter et manger. Alors qu'elles réalisaient qu'elles ne tireraient pas plus d'informations de leur conversation, le groupe s'engouffra dans une boutique. Fang et Vanille passèrent devant l'entrée sans s'arrêter.

« Elles ont dit « Euride », c'est ça ? »

« Oui. Le meneur de ces voleurs... »

Elles ne pouvaient pas être certaines que c'était celui qui avait amené leur temple sur Cocoon, mais tous les fal'Cie de Cocoon étaient logés à la même enseigne pour elles.

« Alors on doit y aller pour nous présenter à lui. »

« Tu veux qu'on aille là-bas ?! »

« Si on va voir le fal'Cie de notre ennemi, alors peut-être qu'on comprendra notre Tâche. Ou peut-être que je récupérerais ma mémoire... Mais quelque chose se passera. »

« Mais Euride doit être loin. Elles ont dit qu'elles allaient prendre le train. »

Ni Fang ni Vanille n'avaient jamais pris le train. Celui qui passait à côté de chez elles allait jusqu'au bout du monde. Il n'y avait rien d'inhabituel là-dedans. Mais aucun habitant de leur village n'avait pris le train. C'était simplement quelque chose que les gens ne faisaient pas en temps normal.

C'était pour cela qu'elles avaient été surprises d'entendre des vieilles dames parler de prendre le train avec autant d'insouciance. Elles se demandèrent si les habitants de Cocoon étaient aussi pathétiques qu'elles le pensaient.

« Peu importe, tant que j'ai une chance de retrouver ma mémoire. »

« Mais peut-être qu'on a pas assez d'argent. Enfin, peut-être qu'on ne peut pas prendre le train juste avec cette carte. » Elle ne voulait pas aller à Euride. Elle ne voulait pas faire face à un fal'Cie de Cocoon.

« C'est tout ? » dit Fang en riant. « On peut aller à la gare pour voir. Il y a beaucoup de moyens d'obtenir de l'argent. Tout ira bien. Allons-y. » Fang tourna les talons. Une fois qu'elle avait pris sa décision, il était impossible de lui faire changer d'avis. Il n'y avait plus aucun moyen de l'arrêter, maintenant. Vanille n'avait plus qu'à se préparer à ce qui les attendait. Elle soupira et suivit Fang.

Avant de savoir comment aller à Euride, elles devaient d'abord se rendre à la gare de Bodhum. Elles pensaient qu'elles n'auraient qu'à marcher un peu pour la trouver, mais ce n'était pas aussi facile que ça. Alors elles achetèrent de quoi dîner et en profitèrent pour demander où était la gare. Elles pensaient qu'on les regarderait de travers, mais en réalité, elles n'avaient pas à s'en faire.

Il semblait que beaucoup de voyageurs venaient ici, alors les étrangers étaient plutôt monnaie courante. On leur répondit, « Oh, vous êtes en vacances ? Vous venez d'où ? » En réalité, Fang et Vanille pensaient qu'ils étaient un peu trop amicaux.

On leur dit qu'elles pouvaient trouver des cartes dans toutes les boutiques de la ville, et qu'elles étaient gratuites.

« Donner des cartes gratuitement aux voyageurs ? Ça a l'air dangereux. »

De telles cartes, qu'on pouvait trouver facilement partout en ville, pouvaient se retourner contre eux si elles venaient à tomber entre des mains ennemies. Une carte, c'était un document important qui devait rester secret. Vanille ne pouvait s'empêcher de mépriser les gens qui ne savaient pas quelque chose d'aussi élémentaire. Mais le marchand la regarda bizarrement lorsqu'elle le dit. Apparemment, les habitants de Cocoon ne partageaient pas son point de vue.

Elles se mirent en route dès que le marchand leur indiqua l'emplacement de la gare sur la carte. Si elle étaient restées plus longtemps, elle auraient risqué de se faire démasquer. Elles s'inquiétaient plus de leur comportement que des habits qu'elle portaient.

Heureusement, la gare n'était pas très loin. Elle se trouvait à environ quinze minutes de l'endroit où elles étaient, à côté du temple. Mais si on ne leur avait pas donné cette carte, elles n'étaient pas sûres qu'elles auraient réalisé que c'était une gare. Elle était à la fois similaire et très différente de celle qu'elles avaient connu sur Gran Pulse.

« Ça ne ressemble pas du tout à une gare. On dirait plus un... magasin, ou quelque chose comme ça. »

« Et regarde ce train. » lui montra Fang alors qu'elles s'approchaient de la gare. « On dirait qu'il ne reste pas sur ses rails. »

Le design du train était assez inhabituel. Dire qu'il ne resterait pas sur ses rails n'était pas très loin de la vérité, mais il semblait lui manquer quelque chose.

« Si un monstre l'attaquait, il serait détruit en un instant. »

Les trains de Gran Pulse étaient conçus pour encaisser les assauts de monstres imposants. Ainsi, ils étaient faits d'un matériau incassable.

« Je me demande s'il arrivera à Euride sans encombre. » dit Vanille. Fang haussa les épaules.

« Inutile de s'inquiéter. On doit d'abord savoir quand le train partira. Et combien ça coûte, et combien de jours de voyage il y aura. »

Elles pensaient qu'elles n'auraient pas de mal à trouver des réponses, mais elles s'étaient trompées. Il y avait tellement de quais qu'elles ne savaient pas par où commencer. Sur Gran Pulse, il n'y en avait qu'un. Mais ici, à Bodhum, il y en avait plusieurs, et chaque train se rendait dans un endroit différent.

Ce qu'il y avait d'encore plus surprenant, c'était le nombre de trains qui arrivaient. Dans leur village, il n'y avait qu'un train le matin, et un autre le soir.

« Que... Qu'est-ce qu'on fait ? »

Elles errèrent à l'intérieur du bâtiment, incapables de trouver des renseignements.

« Vous allez bien ? Je peux vous aider ? »

C'était une jeune mère avec un petit enfant. Elle avait dû remarquer à quel point elles étaient perdues.

« Euh... Ben, on veut aller à Euride, mais... »

« Pour voir le fal'Cie ? Le train à destination d'Euride est sur le quai numéro un. »

Vanille et Fang échangèrent un regard et soupirèrent brièvement. Sauvées !

« Bon voyage. » dit la jeune femme avant de se retourner.

« Euh, attendez, s'il vous plait ! Je peux vous demander autre chose ? » Elles avaient toujours des questions à poser.

« Combien coûte le voyage pour Euride ? Est-ce qu'on peut y aller avec ça ? » Vanille lui montra la carte. La jeune femme ria.

« Hé bien, je ne sais pas combien vous pouvez dépenser, mais je peux vous assurer que vous aurez assez. Tant que vous ne réservez pas un wagon entier pour vous deux. »

« Et, euh... Combien de trains par jour vont à Euride ? »

« Combien ? Voyons... » Elle pencha la tête, pensive. Ça voulait sûrement dire qu'il n'y en avait pas beaucoup.

« Oh pitié, ne me dites pas qu'il n'y en a qu'un tous les deux jours. »

« Hein ? »

« Oh non, on va devoir attendre plusieurs jours ? » Vanille commençait à s'inquiéter. Que feraient-elles si elles devaient attendre aussi longtemps ? Mais le rire de la jeune femme balaya sa panique rapidement.

« Vous êtes tellement drôles, les filles. Ça ira. Allez sur le quai et attendez un peu. Il y en aura un dans peu de temps. »

« Vraiment... ? »

« Je n'ai jamais compté combien il y en a chaque jour. Il y en a juste tellement. »

Elles avaient visiblement dit quelque chose d'étrange, une fois de plus. Mais heureusement, elles n'avaient pas à s'excuser. Cette jeune femme s'était contentée de rire.

« Si vous ne voulez pas attendre le train, vous pouvez toujours prendre une moto volante. Vous pouvez en louer juste à la sortie de la station. C'est à peu près aussi cher que le train.

« Euh, non... Non, j'aime les trains. »

En fait, aucune d'elles ne savait conduire une moto, mais elle préférait trouver une autre excuse. Si c'était un engin que même les enfants de Cocoon savaient utiliser, elles attireraient encore l'attention.

« Très bien, prenez soin de vous et bon voyage, alors. » La jeune femme prit la main de l'enfant et se dirigea vers un autre quai.

« Oh non ! J'ai oublié de demander... »

« Quoi ? »

« Combien de jours pour aller jusqu'à Euride. »

« Ah... »

Mais ça n'avait pas vraiment d'importance. Elles savaient qu'elles pourraient payer pour les tickets de train, et elles savaient lequel elles devaient prendre. C'était tout ce qu'elles avaient besoin de savoir.

« J'espère que si on le prend demain, on arrivera au moins le jour d'après... »

« Peu importe le temps que ça prendra, tant qu'on peut voir ce fal'Cie. »

Le cœur de Vanille s'alourdit à ces mots. Elle avait enfin réussi à oublier cette histoire, mais Fang la lui rappela à nouveau.

« T'es fatiguée ? » Fang la dévisagea, inquiète.

« Juste un peu. » répondit Vanille. Elle fit de son mieux pour essayer de sourire.
Traduction anglaise originale par Lissar