FFXIII Episode Zero : Search, chapitre deux

Le 18 avril 2010 à 11:37 par Sacha 0 commentaire


C'est reparti ! La plupart d'entre vous ayant certainement déjà fini Final Fantasy XIII, nous vous encourageons vivement à vous plonger dans l'Episode Zero, la fameuse nouvelle relatant en détails les événements des treize jours qui précèdent le début du jeu. Après une petite pause de deux mois, la traduction a enfin repris et nous vous proposons aujourd'hui le deuxième chapitre de la quatrième partie, intitulée Search et dédiée à Fang. Bonne lecture à tous !

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Final Fantasy XIII Episode Zero -Promise- en français
Search - Chapitre 2

Fang réalisa pourquoi ils lui avaient bandé les yeux. Le vaisseau dans lequel ils l'avaient embarquée était si étroit qu'ils ne pouvaient pas la tenir en joue. S'ils ne l'avaient pas attachée, elle aurait pu se battre et s'échapper.

Mais Rygdea lui avait promis que ça ne durerait pas longtemps. Ils avaient décollé il y a peu de temps lorsqu'elle sentit déjà le vaisseau se poser. On la poussa pour lui indiquer le chemin à suivre, mais elle dût s'arrêter rapidement.

Il y eut un bruit sourd. Il lui était vaguement familier, et elle se rendit compte que c'était le bruit de portes qui s'ouvraient et se fermaient. Celles du centre commercial et de la centrale faisaient exactement le même.

Une voix lui adressa la parole, mais elle ne la reconnaissait pas. Peut-être que c'était l'homme que Rygdea voulait qu'elle rencontre.

Il semblait d'ailleurs qu'il était un « capitaine ». Elle avait entendu le mot plusieurs fois quand elle s'échappait de la centrale. D'après ce qu'elle avait pu comprendre, ils ajoutaient ce genre de mot devant leur nom en fonction de leur rang.

On lui enleva son bandeau. La vive lumière de la cabine la fit grimacer. Elle regarda autour d'elle. Tous les soldats étaient partis. Il n'y avait plus que deux personnes dans la pièce : Rygdea, et l'autre homme. Il avait les cheveux noirs, et l'expression qu'il arborait montrait qu'il avait une confiance inébranlable en lui-même.

« Détachez-la. »

« Vous êtes sûr, Général Raines ? Il ne faut pas la prendre à la légère... »

« Peu importe. »

Mais qu'est-ce qui lui prend ? Fang n'aimait pas être attachée de la sorte, mais elle savait qu'elle ferait la même chose à leur place. Il devait déjà avoir quelque chose en tête pour faire ça. Elle croisa son regard et il sourit.

« Voilà ce que vous devez vous dire. Vous êtes un l'Cie de Pulse, et tout Cocoon est votre ennemi. Mais il y a toujours des exceptions, vous savez. »

Fang ne dit pas un mot, et se contenta de le fixer. Elle essaya de deviner ce à quoi il pensait, mais il était aussi indéchiffrable que les écritures de Cocoon. Ses yeux étaient froids et sombres.

« Je suis Cid Raines. Je suis le commandant de la Cavalerie, mais je ne suis pas votre ennemi. »

Fang n'était pas assez stupide pour le croire sur parole. Elle grogna.

« Ne dites pas n'importe quoi. Il n'y a pas d'exceptions. »

« Bien entendu, notre tâche est de protéger le peuple de Cocoon. Mais ce n'est pas parce que nous ne voulons pas protéger la même chose que nous sommes forcément ennemis. »

« Qu'est-ce que ça veut dire ? »

Non, se dit Fang, je ne veux même pas essayer de comprendre. Raines mit un petit appareil dans son oreille. Fang eut du mal à le croire, mais c'était un objet permettant de communiquer à distance.

« Ah, Lieutenant Nabaat. Où en êtes-vous ? »

Elle se demanda à qui il pouvait bien parler. Raines leva les yeux. La voix d'une femme grésilla dans l'appareil. Fang regarda autour d'elle, intriguée.

« Le suspect est toujours en fuite. Nous n'avons pas pu la localiser. »

« De même. Mais nous avons l'intention de ratisser toute la zone entre Euride et Bodhum. »

Fang ne comprenait pas comment ça fonctionnait, mais il semblait qu'on pouvait entendre les voix d'autres personnes avec cet appareil. Raines sourit légèrement. Il devait trouver sa réaction amusante.

« Nous pensons qu'elle se cache quelque part dans la gorge, alors avant que nous... »

« Ah, vous pensez qu'on a plus de chances de la retrouver depuis les airs ? Compris. Autre chose ? »

« Quand vous l'aurez capturée, livrez-la à la PSICOM immédiatement. »

« Ce sont nos ordres ? » Raines regarda Fang. Elle avait l'impression qu'il voulait lui faire comprendre qu'il pouvait faire de même avec elle.

« C'est une requête. »

« Les requêtes de la PSICOM valent autant que les ordres du Sanctum, évidemment. »

Fang comprit vite que Raines et Nabaat n'étaient pas particulièrement amis.

« Je suis impressionné. L'incident s'est produit il y a déjà 24 heures. Je ne connais pas encore tous les détails, mais si vous êtes impliquée, alors ce doit être très important. »

« Malheureusement, je ne peux pas répondre à cette question. » répliqua Fang sarcastiquement. « Cette information est classée secrète et exclusive à la PSICOM. »

« Oh, vous êtes toujours comme ça. » Raines soupira et éteignit l'appareil. Il regarda Fang sérieusement. « Maintenant vous savez. L'armée du Sanctum n'est pas unifiée sous une même bannière. »

« L'armée du Sanctum ? »

« Oui. Elle est divisée en deux branches. La Brigade, aussi appelée la Cavalerie, ceux qui protègent le peuple. Et la PSICOM, les forces spéciales du Sanctum. »

« Qu'est-ce que ça peut bien faire ? Vous êtes tous mes ennemis. »

Raines l'ignora et continuât : « La raison pour laquelle j'ai ordonné à Rygdea de vous amener n'est pas pour vous livrer à la PSICOM. En fait, c'est tout le contraire. »

Peu importe. Ils voulaient tous capturer les l'Cie. Fang ne voyait pas où il voulait en venir.

« Nous ne cautionnons pas les actions de la PSICOM, et nous tenons à nous distinguer d'eux. »

« Alors vous pensez que ça veut dire que vous n'êtes pas mes ennemis ? Ouais, c'est ça. » Il était probable qu'ils s'opposaient vraiment à la PSICOM, si la conversation qu'il venait d'avoir en était une indication. Mais ça ne voulait pas dire qu'ils étaient ses alliés à elle. « Vous pensez qu'en me capturant, vous serez les premiers à obtenir des informations sur Gran Pulse. » C'était assez commun : devancer ses ennemis pour les ridiculiser. « Mais malheureusement pour vous, je ne suis pas un l'Cie tout à fait normal. » Elle jeta à un œil à la marque sur son bras. Quand elle s'était réveillée, elle était brûlée et livide, la seule trace de ses souvenirs. « Je ne peux pas me rappeler de ma Tâche ou de mes souvenirs. Je n'ai pas la moindre information qui pourrait vous intéresser. Et... »

« Et... ? »

Elle ne savait pas si elle devait le dire à l'ennemi.

« Je cherche un quelqu'un qui m'est cher. Je n'ai pas le temps de vous aider. » Fang n'était pas certaine qu'elle aurait dû en dire autant, mais elle avait besoin d'informations sur Vanille. Elle était curieuse de voir leur réaction.

Mais ils restèrent silencieux et impassibles.

« Je comprends. C'est vous qui décidez si vous voulez nous aider ou non. Mais entre temps, vous allez rester avec nous. »

Bien entendu, se dit Fang. Malgré tout, la seule chose qu'ils veulent, c'est m'enfermer et garder un œil sur moi. Si c'est le cas, je n'ai pas d'autre choix que de m'enfuir.

« Capitaine, amenez-la dans la zone résidentielle. »

« Compris. »

À voir la manière qu'ils avaient de se parler, Fang se dit que Raines était plus haut gradé que Rygdea. Mais ils avaient l'air bien plus proches qu'on pouvait le penser au premier abord. Elle se demanda si c'était à cause de leur âge. Mais elle n'avait ni le temps, ni d'intérêt à réfléchir à ça. Il y avait plus important à faire...

« Hé petite, n'essaye pas de t'échapper, hein ? » dit Rygdea en lui faisant une tape dans le dos. Il est vraiment fort, pensa Fang. « Même si t'es pas vraiment petite. » Il la relâcha. « Mais tu sais, si on se battait sérieusement, l'un de nous d'eux n'y survivrait probablement pas. Alors soyons amis. »

Fang n'avait rien à gagner à devenir son amie, mais il avait raison. Elle leva les mains pour montrer qu'elle ne lui voulait aucun mal.

La porte donnait sur un couloir étroit. La pièce précédente était basse et grande. Fang pensait que tous les bâtiments de Cocoon étaient comme ça, mais il semblait que ce n'était pas le cas.

« Quoi ? Vous n'avez même pas de fenêtres, par ici ? » Le couloir était si exigu qu'elle avait du mal à respirer. Fang était de plus en plus irritée.

« Je doute que des fenêtres ait une quelconque utilité à cet endroit du vaisseau. »

« Un... vaisseau ? »

« T'es à l'intérieur du Lindblum. Un vaisseau. »

Elle toucha les murs. Si c'était vraiment un vaisseau, elle devait pouvoir le sentir bouger. C'était le cas pour ceux de Gran Pulse. Mais elle ne sentit pas la moindre chose. Ils devaient être à terre.

« Quoi, tu savais pas ? On est en plein vol. »

« Vraiment ? » Elle ne pouvait pas le croire. Le vaisseau ne vibrait pas du tout. Elle pouvait sentir un léger tremblement sous ses pieds, mais il était si faible qu'elle avait du mal à s'en rendre compte. La vitesse du train entre Bodhum et Euride l'avait surprise, mais ce vaisseau était visiblement bien plus puissant. Fang se détendit.

« Alors... c'est un vaisseau ? » Elle inspecta le couloir. Il s'étendait à perte de vue.

« Ce ne peut pas... » Quand elle pensait encore que c'était un bâtiment, elle trouvait que le couloir était horriblement étroit et que le plafond était très étrange. Mais si c'était un vaisseau...

« Ça va ? »

« Ouais, je me disais juste que ce vaisseau est terriblement grand. »

« Vraiment ? Le Palamecia est encore plus grand. »

« Je crois que j'ai mal à la tête... » Fang avait du mal à l'imaginer. Ces vaisseaux étaient tellement plus avancés que ceux de Gran Pulse. Pas seulement les vaisseaux, d'ailleurs, mais les armes des soldats aussi.

Les animaux et les humains de Cocoon étaient bien faibles comparés à ceux de Gran Pulse. Bien entendu, il y avait quelques exceptions comme Rygdea, mais la plupart ne lui arrivaient pas à la cheville.

En revanche, Cocoon possédait la technologie. Fang ne savait pas quelles autres sortes d'appareils ils pouvaient bien avoir. Mais si toutes ces personnes pouvaient les utiliser, elles avaient certainement largement sous-estimé leurs ennemis.

Au bout du couloir se trouvait un escalier. Fang se demanda combien de temps ils allaient encore marcher. Et combien il en fallait pour marcher d'un bout à l'autre du vaisseau.

« Tu es bien silencieuse. Il n'y a pas si longtemps, tu aboyais comme un chien enragé. »

« Je ne suis pas un chien, alors ne me traite pas comme tel. Je réfléchissais juste à un moyen de m'enfuir. »

« Ne fais pas ça ! » Rygdea était sérieux. « La PSICOM a installé des barrages tout autour de Bodhum. J'aimerais bien te voir essayer de t'en échapper. »

« Je ne suis pas assez stupide pour me faire attraper par ces idiots. »

« … Je crois que tu ne comprends pas. »

« Je ne comprends pas quoi ? »

Rygdea soupira. « J'admets que t'as réussi à t'échapper de la centrale toute seule. Mais tu sais combien ça a été dur de te capturer sans nous faire remarquer ? »

« Quoi... ? »

« On ne pouvait pas te capturer sous le nez de la PSICOM, ou ils nous auraient ordonnés de te livrer. Tu les as entendus, non ? On ne pouvait pas laisser faire ça, alors on a dû bidouiller leur système de surveillance et leur communiquer de fausses informations. »

Fang ne savait exactement pas ce qu'ils avaient fait, mais il semblait que Raines et Rygdea l'avaient aidée à passer inaperçue.

« Je ne comprends pas. Pourquoi faire ce genre de choses si nous sommes ennemis ? »

« Comme le Général Raines l'a dit, on a tout intérêt à t'aider. L'ennemi de notre ennemi est notre ami. »

«  L'ennemi de notre ennemi est notre ami... Hm. » Fang comprenait mieux. Même s'ils étaient ses ennemis, collaborer avec eux compte tenu des circonstances n'était pas totalement absurde.

« Voilà ta chambre, petite. »

Rygdea s'arrêta devant une série de portes. Fang n'avait la moindre idée d'où ils étaient, ni même d'où ils étaient venus. Si elle avait voulu s'enfuir, elle n'aurait pas pu.

« Désolé, c'est petit. »

Il n'y avait pas grand chose, juste un lit et une petite table, mais c'était une vraie chambre. Fang n'aurait aucun problème à rester ici.

« Tu peux m'appeler Fang. »

« Hein ? »

« Arrête de m'appeler petite. »

Rygdea sourit. « Je savais que tu n'aimais pas ça, mais je ne savais pas comment t'appeler. »

« Alors t'aurais dû me demander mon nom. »

« Tu me l'aurais dit ? »

« Non... Non, sûrement pas. » Elle n'avait eu aucune intention de lui dire son nom jusqu'à maintenant. Rygdea était fort. Certaines personnes pourraient mentir, mais pas lui.

« Tu disais que tu cherchais une amie, non ? » demanda Rygdea comme s'il venait de s'en rappeler. « Est-ce qu'elle est aussi forte que toi ? »

« Plus forte que n'importe quel soldat de Cocoon. »

« Est-ce que toutes les femmes de Pulse sont comme ça ? »

Elle leur avait dit qu'elle cherchait quelqu'un, mais elle n'avait pas précisé qu'il s'agissait d'une fille. Fang plissa les yeux.

« Ne me regarde pas comme ça. Nous avons regardé les enregistrements des caméras de surveillance d'Euride. L'image n'était pas très nette, mais on a au moins pu voir ça. »

Fang soupira, soulagée. Vanille n'avait pas été capturée.

« T'es inquiète ? Bah, évidemment. Peu importe qu'elle soit forte, elle est toute seule. »

« Et elle pleure tout le temps. »

Vanille pleurait toujours quand elle faisait un cauchemar. Elle s'accrochait à Fang et la suppliait de ne pas l'abandonner. Elle avait toujours été comme ça, même quand elles étaient petites.

« Et elle rit pour un rien. »

C'était quand, la dernière fois qu'elle avait vu Vanille rire ? Dans le train vers Euride ? Non... Elle était simplement étonnée par tout ce qu'elle voyait. Est-ce qu'elle avait ri une seule fois depuis qu'elles s'étaient réveillées... ?

« Est-ce que je devrais la chercher ? »

Fang ne s'attendait pas à ce qu'il lui fasse une telle offre. Rygdea avait l'air gentil, mais il était toujours son ennemi.

« Je veux dire, tu ne peux pas partir pour l'instant, non ? Ce serait du suicide. Mais je comprends que tu sois inquiète pour elle. J'ai des amis, moi aussi. » dit Rygdea en souriant. Il n'avait pas l'air de lui mentir.

« Je... Je ne veux pas avoir à vous rendre un service en échange. »

« Faisons un marché, alors. »

« Un marché ? »

« On ne peut pas laisser la PSICOM te mettre la main dessus, alors je vais chercher ton amie pour toi. En échange, vous ne devez pas laisser la PSICOM vous capturer. »

Les soldats de Cocoon n'étaient pas redoutables pour les capacités, mais pour leur technologie. Face à de tels ennemis, elle ne pouvait pas faire grand chose.

« Je... Oui... » Elle ne savait pas ce que Raines avaient en tête, mais elle sentait qu'elle pouvait faire confiance à Rygdea. « S'il te plaît. »

Une fois qu'il aurait retrouvé Vanille, Fang lui renverrai l'ascenseur. Il pouvait compter dessus.
Traduction anglaise originale par Lissar