FFXIII Episode Zero : le dernier chapitre

Le 03 octobre 2010 à 13:37 par Bastien 0 commentaire


En octobre 2009, nous étions les premiers à vous proposer la traduction française intégrale de Final Fantasy XIII Episode Zero -Promise-, recueil de nouvelles enrichissant de bien belle manière l'histoire de Final Fantasy XIII. Aujourd'hui, ce n'est pas sans une certaine fierté que nous publions l'ultime chapitre de ce roman qui en contient tout de même trente-cinq. Nous vous invitons évidemment à déguster sans modération cette belle histoire, et à remercier Sacha qui en avait traduit la majeure partie. Bravo à lui !

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Final Fantasy XIII Episode Zero -Promise- en français
Tomorrow - Chapitre 3

« Nous serons toujours ensemble... Quoi qu'il arrive, rien ne pourra nous séparer. »

« Je le lui avais promis il y a tellement longtemps » murmura Vanille alors qu'elle marchait le long de la promenade, les yeux vers l'océan. Elle pouvait voir le temple au loin. Le fal'Cie Anima était toujours à l'intérieur.

« Pardonne-moi, je n'ai pas tenu ma promesse... » Elle lui demanda pardon, même si elle n'était pas avec elle. Peut-être qu'elle était encore dans le temple. Encerclé par les soldats de Cocoon, personne ne pouvait y rentrer ou en sortir.

Elle l'avait appris à la une des informations le jour d'avant. Un fal'Cie de Pulse avait était trouvé dans le Vestige de Bodhum. Elle était assisse dans le centre commercial. Un écran était accroché au mur, et on pouvait y voir des images du temple. Des véhicules de l'armée et des soldats l'entouraient complètement.

Les personnes autour d'elle avaient commencé à paniquer. Déterminée à accéder au temple, Vanille sortit en courant, seulement pour lever les yeux et découvrir toute une flotte de vaisseaux au-dessus d'elle.

L'information était relayée sur tous les écrans, détaillé par tous les présentateurs. Bodhum allait être mise en quarantaine pour la sécurité des habitants de Cocoon. Leur inquiétude se transforma en colère, et les soldats commencèrent à menacer les civils.

Vanille était tellement terrorisée qu'elle s'enfuit du centre commercial, le long de la promenade, pour rejoindre un endroit d'où elle pouvait voir le temple. Mais ce qu'elle y trouva...

Toutes les routes menant au temple étaient fermées. C'était quelque chose dont personne n'avait parlé. Les véhicules militaires quadrillaient la zone, et il n'était même plus possible de s'approcher du temple.

Elle n'était même pas sûre de pouvoir rester ici très longtemps, même si c'était seulement pour observer. Les soldats s'approchaient. L'avaient-ils vue ? Préférant ne prendre aucun risque, Vanille fit demi-tour et retourna au centre commercial en courant.

Ils ne l'avaient pas suivie. Ce qui voulait dire qu'ils n'avaient pas l'intention de la capturer. Peut-être qu'ils voulaient simplement lui dire que la zone était fermée.

Il était trop tard maintenant, mais elle s'en voulait d'avoir laissé son arme dans le temple. Elle était seule dans une ville qu'elle ne connaissait pas, incapable de se défendre. Elle avait envie de pleurer.

Fang... Où es-tu ?

À la centrale, Fang avait servi d'appât pour permettre à Vanille de s'échapper. Elle était allée à la rencontre des soldats, toute seule. Vanille avait réussi à partir, mais depuis, elle n'avait pas vu le moindre signe de Fang.

Je veux Fang...

Vanille marcha mécaniquement, la tête lourde. Lorsqu'elle la leva enfin, elle se rendit compte qu'elle était à la station de Bodhum. Elle se dit alors que Fang n'était peut-être tout simplement pas revenue ici. Elle est peut-être encore dans la gorge d'Euride ! Je pourrai la trouver si je vais là-bas !

Vanille courut vers la station, mais fut surprise, encore une fois, par ce qu'elle y trouva. La rue était complètement bloquée. Elle se rappela avoir entendu aux informations que la ville toute entière avait été mise sous quarantaine. Il y avait des gens devant la station. Des touristes, apparemment, qui discutaient de vive voix avec les soldats.

« Nous ne sommes pas des habitants de Bodhum ! »

« Je dois retourner à Eden demain ! J'ai un rendez-vous très important. »

« Nous venons de Palumpolum ! Laissez-moi au moins renvoyer mon fils à la maison. »

Chacun d'entre eux essayait de se faire entendre du mieux qu'il le pouvait. J'ai déjà vu ça quelque part, pensa Vanille. Même s'ils savaient qu'ils finiraient par pouvoir rentrer chez eux, ils étaient tout de même inquiets...

C'était il y a huit jours. Après l'accident, la gare d'Euride et la piste d'atterrissage avaient été fermées. Des soldats armés étaient venus, et les personnes qui s'y trouvaient s'indignaient, demandant à être libérés. Bien qu'ils s'étaient plaints pour aller au travail, ou retourner chez eux, ils avaient tout de même suivi les ordres des soldats. Ils leur avaient dit qu'une fois qu'ils auraient vérifié leurs identités, ils prendraient le train pour Bodhum. Alors ils se rassemblèrent sur la place devant la centrale, et attendirent dans des tentes installées pour leur confort.

Bien entendu, comme elle venait de Pulse, Vanille n'avait pas de papiers. Cherchant un moyen de s'échapper, elle tomba sur un soldat qui examinait des cartes avec un petit appareil. Elle réalisa que c'était grâce à ces cartes qu'ils vérifiaient les identités des personnes rassemblées ici. Elles avaient volé celles de ces deux garçons qu'elles avaient rencontré en ville. C'était grâce à ces cartes qu'elles avaient pu acheter de la nourriture et venir à Euride.

Vanille prit la sienne et la regarda de plus près. Elle n'était même pas sûre de pouvoir l'utiliser. Elles avaient réussi à utiliser celle de Fang par le plus pur hasard, et n'avaient pas encore essayé celle-ci. Que ferait-elle si elle ne pouvait pas s'en servir ? Pire encore, qu'est-ce qui lui arriverait s'ils découvraient qu'elle l'avait volée... ?

« Allez, à ton tour. »

Vanille leva la tête, surprise, pour voir un soldat tenant l'appareil dans les mains devant elle. Espérant qu'elle fonctionnerait, sans grand espoir, Vanille lui tendit sa carte.

Elle se demanda s'ils allaient l'emmener dans une autre pièce pour l'interroger. Ou peut-être qu'ils allaient la ligoter immédiatement. Ou peut-être... Peut-être qu'ils allaient lui tirer dessus sans le moindre avertissement. Elle ferma les yeux.

« Dépêche-toi ! »

Je le savais, pensa Vanille. Elle s'effondra. L'idée de se faire capturer ici la désespérait, mais tellement de soldats l'entouraient, sans compter toutes ces personnes qui se trouvaient ici...

« Mais qu'est-ce que tu fais ? Je dois passer au suivant. »

Vanille, hébétée, regarda le soldat. Il lui rendit sa carte.

« Quoi ? »

« Va faire la queue là-bas. »

Avant qu'elle ait pu répondre, le soldat se dirigea vers quelqu'un d'autre. Il semblait que la carte volée avait été considérée comme la sienne. Vanille rejoignit la file et monta à bord du train pour Bodhum. Arrivée à destination, elle attendit dans la gare, espérant voir arriver Fang, mais sans succès.

Elle retourna au temple, mais il n'y avait pas de nourriture, et elle n'arrivait pas à dormir. Elle réalisa que c'était la première fois de sa vie qu'elle passait la nuit toute seule. Fang avait toujours été là. Dans leur village, il y avait aussi d'autres enfants avec elles. Une fois devenues l'Cie, elles n'étaient plus que toutes les deux, mais elle avait toujours Fang à ses côtés. Elle ne dormait jamais seule.

Affamée, Vanille alla au centre commercial. Même si elle avait pu utiliser sa carte à Euride pour passer la sécurité, elle n'était pas sûre de pouvoir s'en servir pour acheter quelque chose. Elle passa quelques minutes devant la boutique, tournant et retournant nerveusement la carte dans ses mains.

Elle n'eut le courage de franchir le pas que lorsqu'elle vit cet oiseau blanc encore une fois. C'était ce même oiseau à l'air étrange qu'elles avaient vu l'autre jour. Il se tenait perché sur un toit, le regard braqué sur elle. Vanille eut tellement peur qu'elle courut dans la boutique pour se mettre à l'abri. Maintenant qu'elle était à l'intérieur, elle n'avait plus qu'à faire comme les autres. Elle prit quelques provisions, et utilisa sa carte pour payer. Plus facile qu'elle ne le pensait.

Elle voyait, maintenant, la vie qu'avaient ces habitants. Cocoon était comme un paradis en paix. Ce devait être pour cela que tout le monde ici était aussi calme, et qu'elle ne s'était jamais sentie en danger en ville.

Même si elle était seule, elle ne se sentait plus nerveuse. Mais elle n'arrivait pas à oublier la jeune fille et le garçon qu'elles avaient impliqués dans leurs problèmes. Elle se sentait terriblement coupable.

Et Vanille avait retrouvé cette jeune fille sur la plage...

« Qu'est-ce que tu fabriques ? »

Elle sentit le canon d'une arme dans son dos. C'était un soldat. PSICOM. Quand quelqu'un prononçait ce nom, les visages se faisaient froids et durs.

Jusqu'à il y quelques jours, il n'y avait pas le moindre soldat. Tout le monde était heureux. Elle s'était autorisée à l'être, elle aussi...

« Je suis désolée ! » s'écria Vanille. C'était peut-être à cause de la peur dans sa voix, mais il baissa son arme et parla d'une voix plus douce.

« Ils commencent à enregistrer les voyageurs en gare. Tu devrais te dépêcher. »

Vanille courut sans regarder derrière elle. Elle ne pouvait plus revenir ici. Le paradis avait disparu à la seconde même où ils avaient annoncé aux informations ce qui se passait.

Un fal'Cie de Pulse avait été découvert. Tout Bodhum était sous quarantaine. C'était déjà le pire événement possible pour les personnes qui habitaient ici. Deux simples annonces, et la panique avait envahi la ville toute entière. Étaient-ils même capables d'imaginer que les choses pouvaient empirer ?

La nouvelle avait éclaté dans l'après midi. Vanille n'avait pas pu retourner au temple ni retrouver Fang, alors elle était restée au centre commercial. Elle essayait de rester dans des endroits très fréquentés, loin des soldats.

Une Purge vers Pulse. Au début, Vanille n'avait pas compris ce que ça voulait dire. Elle n'était sûrement pas la seule. Personne ne dit mot quand l'annonce fut faite aux informations.

Puis elle réalisa qu'ils avaient peur. Des personnes couraient dans tous les sens, en pleurant et en criant. Peut-être qu'ils espéraient pouvoir échapper à leur destin.

Vanille ne pouvait rien faire d'autre que de les regarder, hébétée. Elle savait que les habitants de Cocoon détestaient Pulse, mais elle se rendit compte qu'elle n'avait jamais vraiment compris leur haine. Ils avaient tellement peur de Pulse qu'ils perdirent la raison.

Elle ne savait pas vers où se dirigeaient tous ces habitants paniqués. Peut-être vers la gare, ou chez eux. Des petites bagarres éclatèrent un peu partout. Des femmes parlaient d'une voix stridente, des enfants tombaient et pleuraient à chaudes larmes.

Vanille les observa. Elle frissonna, mais resta où elle était.

Ce sont eux qui hier regardaient les feux d'artifices ? se demanda-t-elle. Ils étaient heureux et s'amusaient alors, rigolaient et discutaient ensemble. Les visages étaient pleins d'espoir cette nuit-là, lorsqu'ils faisaient leurs vœux. Moins d'un jour avait passé depuis, et maintenant...

Elle avait peur, elle était triste, et avait envie de pleurer. Une douleur lancinante lui brûlait les yeux. Soudain, recouvrant les pleurs et les cris, des mots se firent entendre. « Le fal'Cie de Pulse sera renvoyé avec le train de la Purge vers Pulse. » Elle allait devoir réécouter les informations, juste pour être sûre qu'elle avait bien entendu.

Le fal'Cie Anima sera envoyé sur Pulse, il sera retourné à Gran Pulse...

Était-ce vrai ? Mais alors, et leur Tâche ? Non, même si fal'Cie Anima n'était pas à Cocoon, leur Tâche ne changerait pas. C'étaient Fang et elle qui devaient en venir à bout, pas le fal'Cie...

Mais si elle restait à Bodhum, elle ferait partie de la Purge, comme tous les autres. La ville étant complètement fermée, elle n'avait pas vraiment le choix. Mais si elle retournait sur Gran Pulse, elle ne pourrait définitivement pas terminer sa Tâche.

Ses jambes se firent molles et elle s'affala sur le sol. Comment avait-elle pu ne pas s'en rendre compte plus tôt ? Elle se tint les genoux, et resta dans cette position jusqu'au coucher du soleil.

Quand elle se releva enfin, elle était surprise de voir qu'il faisait déjà nuit. Il n'y avait plus personne au centre commercial. Vanille évita les soldats et alla sur la plage. C'était là que tout le monde s'était rassemblé pour regarder les feux d'artifices. Bien entendu, il n'y avait personne à cette heure-ci. Le bar était fermé. Même si un seul jour avait passé depuis, elle avait l'impression que l'endroit était totalement différent. Tout était calme, et seul le bruit des vagues qui allaient et venaient se faisait entendre.

Contrairement à celui de Gran Pulse, l'océan ne sentait pas le sel. Mais Vanille aimait cet endroit. « Au revoir... » chuchota-t-elle, en faisant demi-tour. Elle marcha encore un peu, et tomba sur un champ. Le champ où elles avaient volé des légumes le premier jour de leur réveil. L'odeur de la terre et des plantes lui fit tourner la tête. Peut-être que Fang va venir ici pensa-t-elle, et des larmes coulèrent sur ses joues. Je sais, elle ne viendra pas. Je ne la verrai plus jamais, plus jamais...

Vanille pleura. Elle pleura comme un petit enfant, en criant. Puis elle s'endormit.

Le centre commercial était, comme toujours, bondé. Mais contrairement à hier, personne ne courait dans tous les sens. Comme un seul homme, ils allaient tous dans la même direction. Leurs visages étaient sombres, et ils avaient la tête baissée. Ils se dirigeaient vers le train de la Purge.

Les habitants de Cocoon pensaient que Pulse, c'était l'enfer. Hier, Vanille avait réalisé qu'aller sur Pulse, c'était comme aller mourir, pour eux. Mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que ce n'était pas vrai. Bien sûr, le climat n'était pas clément, et il y avait beaucoup de monstres terrifiants. On ne pouvait pas s'y déplacer sans arme, comme on pouvait le faire sur Cocoon. Mais Fang et elle étaient nées et avaient grandi sur Gran Pulse. On pouvait y survivre tant que tout le monde travaillait ensemble.

Sur Gran Pulse, on trouvait de grandes plaines ouvertes sur un ciel qui s'étendait à perte de vue. Il y avait du soleil, une végétation luxuriante. Vanille voulait montrer tout cela aux habitants de Cocoon. Même si elle savait que c'était impossible.

Tout était calme. Trop calme, alors qu'il y avait tellement de gens ici. La première fois qu'elle était venue, il y avait tant de bruit qu'elle pensait qu'il y avait un festival. Et après la panique d'hier...

Ils se sont calmés après une nuit de sommeil ? Ou est-ce qu'ils ont déjà abandonné ? Personne n'avait l'air furieux, leurs expressions étaient terriblement neutres.

« Je suis désolée... » Vanille leur avait déjà demandé pardon tellement de fois. C'était à cause d'elles que tout ceci s'était produit. C'était uniquement de leur faute.

Parce que nous nous sommes réveillées, se dit-elle.

Et la jeune fille qui avait été choisie comme l'Cie par le fal'Cie Anima. Et le petit garçon, maintenant devenu un l'Cie du fal'Cie de Cocoon. Comment pouvait-elle expier les crimes qu'elle avait commis ?

Elle ne pouvait pas les faire redevenir normaux. Elle ne pourrait pas changer leur destin. Au moins, pensa-t-elle, je peux éviter de mettre en danger leurs petits mondes, leurs bien-aimés. Je leur dois au moins ça.

Elle finit par se rendre compte qu'il y avait de plus en plus de monde. Tout le monde était si silencieux qu'elle ne l'avait même pas remarqué. Il y avait maintenant autant de gens qu'au festival de feux d'artifices, et tous marchaient lentement vers la station.

La gare était maintenant enfin en vue. On pouvait entendre un soldat crier « Si vous n'avez pas encore enregistré vos bagages, merci de venir par ici ! » L'enregistrement des bagages avait débuté hier, alors la queue était moins longue.

Une fois à l'intérieur du bâtiment, elle vit des soldats énoncer des instructions dans des mégaphones. Leurs uniformes étaient différents de ceux des autres. Elle se dit qu'ils devaient être plus hauts gradés.

« Votre attention, s'il vous plaît ! Suivez les instructions et restez dans votre file ! Vos bagages vous seront retournés une fois arrivés sur Pulse. »

L'arme qu'il tenait dans ses mains rendait Vanille nerveuse. Il donne juste des ordres, pourquoi il a besoin d'une arme ? Les autres soldats, eux aussi, avaient des armes. Même s'ils n'arrêtaient pas de dire que ces habitants étaient simplement « relocalisés », ils avaient plus l'air de les faire quitter la ville de force. Mais peut-être parce que les habitants de Cocoon étaient si pacifiques, ils ne se battaient pas. Ils marchaient tous en file, sans dire un mot.

Ou peut-être pas tous. Quelqu'un était en train de crier.

« Hé, toi ! Reste dans la file ! »

Quelqu'un avait peut-être essayé de s'enfuir. Les gens commencèrent à s'agiter, espérant sûrement que quelqu'un avait trouvé un moyen de se sauver.

Un coup de feu retentit. Les cris firent tout de suite comprendre aux autres qu'il ne s'agissait pas d'un tir d'avertissement. Les files s'agitèrent encore plus, la panique se propageant peu à peu. Les soldats pointèrent leurs armes vers les citoyens, et tout redevint calme.

« Restez dans vos files. C'est pour votre bien. »

Évidemment, personne n'y croyait. Ils avaient obéi parce qu'ils ne voulaient pas mourir ici. Même si ce qui les attendait, au-delà de ce monde, c'était l'enfer.

La file se remit à avancer lentement. Vanille remarqua une femme en train de parler à un soldat. Elle lui prêta attention parce qu'elle ressemblait exactement à Serah, la fille qui était devenue une l'Cie de Pulse.

La femme tendit son arme au soldat et se plaça dans une file. Je me sens tellement coupable que je commence à imaginer des choses, pensa Vanille. Ce n'est pas parce qu'elle a les cheveux de la même couleur que son visage ressemble tellement à celui de Serah...

Un homme d'âge mûr se tenait derrière la femme. Ses cheveux à lui faisaient penser à un nid d'oiseau, et elle vit, surprise, un véritable oiseau en sortir.

« Hein ? »

C'était un bébé Chocobo.

« Pourquoi ce type héberge un Chocobo dans ses cheveux ? » C'était tellement amusant que Vanille commença à glousser. Puis quelqu'un se heurta à elle. Ou plutôt, c'était elle qui s'était cognée contre quelqu'un, puisqu'elle ne regardait plus où elle allait. Elle essaya de retrouver l'équilibre, mais il était trop tard.

« Oups ! » Elle glissa et tomba par terre. Elle ne s'était pas faite mal, mais sa fierté en avait peut-être pris un coup.

« Ça va ? » lui demanda quelqu'un. Une femme à l'air affable la regardait. Vanille hocha la tête, et elle sourit.

« Oh, tant mieux. »

On dirait une maman, se dit Vanille. Puis elle vit un garçon à ses côtés qui avait l'air d'être son fils. Elle était vraiment une mère.

« Vous êtes d'ici ? »

« Non, pas du tout. »

« Oh, vous non plus ? Nous venons de Palumpolum. »

Vanille avait déjà entendu ce nom.

« Et vous, d'où venez-vous ? »

« Euh... De loin. »

« De loin ? »

Vanille hocha la tête. La femme ne lui posa pas plus de questions, pensant probablement que Vanille avait ses raisons pour ne pas dire d'où elle venait. En fait, elle avait sûrement d'autres soucis. Son fils tremblait, et gardait constamment la tête baissée.

Vanille ne savait pas si elle devait se mettre derrière ces deux-là, ou derrière la femme qui ressemblait à Serah. Mais elle ne cogita pas longtemps, et se mit derrière la mère et son fils. Si elle allait être traitée comme une prisonnière, elle voulait au moins rester avec des personnes gentilles.

Les soldats leur expliquèrent qu'ils arriveraient sur Pulse aujourd'hui, dans le meilleur des cas. Le lendemain au plus tard.

Une fois qu'on sera sur Gran Pulse, j'espère que je pourrai les aider un peu, pensa Vanille. Je suis désolée Fang, mais je retourne sur Gran Pulse avec le fal'Cie. Pardon de ne pas avoir tenu notre promesse. Pardon de te laisser sur Cocoon toute seule...

Quand elle aura quitté Cocoon, elle ne pourrait plus terminer sa Tâche. Elle l'avait réalisé hier, quand elle avait entendu que le fal'Cie Anima serait renvoyé sur Pulse. Mais elle s'était aussi rendue compte qu'elle pouvait toujours faire quelque chose, et s'était sentie mieux.

« Si la réalité est trop dure, tu peux toujours fuir. »

C'était ce que Serah lui avait dit quatre jours plus tôt, lorsqu'elles s'étaient rencontrées sur la plage. Ces mots l'avaient sauvée, et l'avaient poussée à agir. C'était pour cela qu'elle était ici, maintenant.

Dès que je serai à bord, j'échapperai à ma Tâche. Je n'aurai pas à blesser qui que ce soit. Je deviendrai probablement un Cie'th, mais ça n'arrivera pas tout de suite.

« Si tu prends du recul, tu peux toujours trouver une solution. »

Comme Serah le lui avait dit, elle avait trouvé une autre voie en examinant ses problèmes avec un œil extérieur. Ça pourrait marcher. Si elle fuyait, tout allait peut-être finir par s'arranger...

Elle s'inquiétait seulement pour Fang, mais elle savait qu'elle s'en sortirait. Sa marque était brûlée, donc elle ne deviendrait probablement jamais un Cie'th, et elle pourrait vivre sa vie. Elle serait simplement en colère. Pardonne-moi, dit-elle encore une fois.

Vanille pria, elle pria pour une amie qu'elle ne verrait plus jamais. Pour une promesse qu'elle ne pouvait pas tenir.

Les soldats commencèrent à faire embarquer les gens. Ils arriveraient à destination demain, au plus tard.

Pendant un instant, Vanille sentit ses pieds trembler. Elle avait soudainement l'impression qu'elle était devenue une l'Cie il y a seulement quelques heures, et que le lendemain était tellement loin qu'elle ne pourrait jamais l'atteindre. Mais pourquoi ? Elle n'avait pas à s'inquiéter. Elle allait enfin retourner sur Gran Pulse. Là où elle adorait l'odeur du vent, les fleurs qui se balançaient au gré de la brise, sous un ciel magnifique. Il y avait aussi les étoiles la nuit, et évidemment, des habitants de Gran Pulse qui les attendaient dans leur village. Ils étaient sa seule famille, alors elle était certaine qu'ils seraient contents de la revoir.

Demain, je serai de retour à la maison..., se dit Vanille. La file avança.
Traduction anglaise originale par Lissar